Il n'a pas perdu de temps : le président américain Donald Trump a laissé entendre lundi qu'il pourrait supprimer l'aide fournie au Pakistan, dans son premier tweet politique de l'année 2018, juste après avoir souhaité une bonne année à ses 45,5 millions d'abonnés Twitter.
"Ils ne nous ont rien donné en retour". "Les États-Unis ont bêtement donné 33 milliards de dollars d'aide au Pakistan ces 15 dernières années, et ils ne nous ont rien donné en retour si ce n'est des mensonges et de la duplicité, prenant nos dirigeants pour des idiots", a écrit le président des Etats-Unis, dans son tweet envoyé peu après 7 heures du matin (13h GMT). "Ils abritent les terroristes que nous chassons en Afghanistan, sans grande aide. C'est fini !", a lancé Donald Trump.
The United States has foolishly given Pakistan more than 33 billion dollars in aid over the last 15 years, and they have given us nothing but lies & deceit, thinking of our leaders as fools. They give safe haven to the terrorists we hunt in Afghanistan, with little help. No more!
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 1 janvier 2018
Épée de Damoclès. Le New York Times avait rapporté la semaine dernière que l'administration Trump examinait très sérieusement la possibilité de ne pas verser 255 millions de dollars d'aide dont le versement a déjà été retardé, estimant qu'Islamabad ne fait pas assez pour combattre les groupes terroristes qui se trouvent sur son territoire. Les relations américano-pakistanaises, déjà difficiles sous l'administration Obama qui dénonçait elle aussi l'attitude ambiguë d'Islamabad, notamment envers les rebelles talibans en Afghanistan que les États-Unis combattent depuis la fin 2001, se sont encore dégradées avec l'arrivée de Donald Trump à la Maison-Blanche.
Relations tendues. En décembre, Donald Trump avait déjà menacé de ne plus aider le Pakistan. "Nous versons des sommes énormes chaque année au Pakistan. Il faut qu'ils nous aident", a avait lancé le président américain lors de la présentation de sa stratégie pour la sécurité nationale. Lors d'une visite surprise en Afghanistan, le vice-président Mike Pence avait assuré aux troupes américaines que "le président Trump a le Pakistan à l’œil". L'équation des relations avec le Pakistan est rendue plus complexe par le fait que le pays est une puissance nucléaire, un arsenal que les partenaires d'Islamabad ne souhaitent pas voir tomber aux mains d'extrémistes.