La lune de miel est terminée entre Donald Trump et Emmanuel Macron. Après un refroidissement progressif de leurs relations depuis mai 2017, le président américain a raillé mardi la "très faible cote de popularité" de son homologue français. Sur Twitter, son outil de prédilection pour livrer sa vision du monde, il a aussi critiqué avec virulence mardi sa proposition de créer une armée européenne, quelques jours après avoir jugé très "insultants" les propos du chef d'État français sur la création d'une telle force militaire.
"Le problème est qu'Emmanuel Macron souffre d'une très faible cote de popularité en France, 26%, et un taux de chômage à près de 10%", a écrit le locataire de la Maison-Blanche. "MAKE FRANCE GREAT AGAIN", a rédigé, dans un autre tweet, Donald Trump, en écho à son slogan de campagne, "Rendre à l'Amérique sa grandeur".
The problem is that Emmanuel suffers from a very low Approval Rating in France, 26%, and an unemployment rate of almost 10%. He was just trying to get onto another subject. By the way, there is no country more Nationalist than France, very proud people-and rightfully so!........
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 13 novembre 2018
Les Français "commençaient à apprendre l'allemand". "Emmanuel Macron a suggéré la création de leur propre armée pour protéger l'Europe contre les Etats-Unis, la Chine et la Russie. Mais c'était l'Allemagne dans la Première et la Seconde Guerre mondiale", a-t-il écrit sur Twitter, deux jours après son retour de Paris où il a participé aux commémorations, avec de nombreux chefs d'Etat, du centenaire de l'armistice de la Grande Guerre. "Comment ça a marché pour la France ? Ils commençaient à apprendre l'allemand à Paris avant que les États-Unis n'arrivent", a-t-il ironisé, faisant référence, semble-t-il, à l'occupation allemande pendant la Seconde Guerre mondiale. "Paie pour l'Otan ou non", a-t-il poursuivi.
Emmanuel Macron suggests building its own army to protect Europe against the U.S., China and Russia. But it was Germany in World Wars One & Two - How did that work out for France? They were starting to learn German in Paris before the U.S. came along. Pay for NATO or not!
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 13 novembre 2018
L'Élysée relativise les critiques. L'Élysée a réagi dans l'après-midi en relativisant les tweets critiques de Donald Trump, estimant qu'ils étaient "faits pour les Américains. Sinon ils ne seraient pas écrits en anglais". La présidence française s'est refusé "à tout commentaire" officiel. "Nous n'avons pas à commenter les contenus qui sont dédiés aux concitoyens" de Donald Trump, a glissé un conseiller.
Des divergences jamais cachées. "Donald Trump est arrivé parmi les premiers à Paris, et a réservé son premier entretien au président Macron. Ces signaux ont une valeur bien plus grande que des tweets dont on sait comment et pourquoi ils sont faits", a-t-il ajouté au cours d'un déjeuner organisé par l'Association de la Presse présidentielle. Reste qu'Emmanuel Macron n'a jamais caché ses divergences avec Donald Trump, allant même jusqu'à les exposer devant le Congrès américain. La poignée de mains entre les deux hommes au G20 en Argentine, les 30 novembre et 1er décembre, sera encore plus scrutée après cet épisode.