Donald Trump reçoit vendredi à Washington le bras droit de Kim Jong Un, qui doit lui remettre une lettre du dirigeant nord-coréen, au lendemain de discussions qui ont permis de faire de "réels progrès" vers leur sommet historique.
Après celle de Trump, une lettre de Kim
Une lettre d'annulation du sommet. Il y a eu la lettre ouverte du président des États-Unis au numéro un de la Corée du Nord, dans laquelle il annulait, la semaine dernière, leur tête-à-tête inédit prévu le 12 juin à Singapour en dénonçant "l'hostilité" de Pyongyang, tout en laissant la porte ouverte à une reprise du dialogue.
Une lettre personnelle de Kim. Le négociateur en chef nord-coréen Kim Yong Chol, le plus haut dirigeant nord-coréen à s'être rendu aux États-Unis depuis dix-huit ans, doit la remettre la lettre de l'héritier de la dynastie Kim à Donald Trump qu'il va donc rencontrer personnellement.
Un courrier capital. Le contenu de la missive, si elle est rendue publique, sera particulièrement scruté. Va-t-il permettre de confirmer le regain d'optimisme des derniers jours, et rassurer les Américains sur la portée de la dénucléarisation à laquelle s'est engagé Kim Jong Un ? Et va-t-elle permettre de lever les derniers doutes sur le maintien du sommet de Singapour à la date initialement prévue ?
Un sommet en préparation
Signe de l'embellie spectaculaire entre les deux pays ennemis, le secrétaire d'État Mike Pompeo, en première ligne côté américain, a rencontré mercredi soir et jeudi matin à New York le général Kim, son alter ego nord-coréen dans la préparation du sommet. Au cœur des discussions, l'ordre du jour de cette éventuelle rencontre, qui serait la première entre un président américain en exercice et un leader nord-coréen.
Des délégations de haut niveau des deux Corées se sont retrouvées vendredi pour discuter de l'amélioration des relations bilatérales avant le sommet prévu entre le président américain Donald Trump et le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un.
À chaque pays ses conditions
Vers une dénucléarisation complète pour les États-Unis. Washington réclame une dénucléarisation "complète, vérifiable et irréversible" de la Corée du Nord et se dit prêt à apporter des garanties pour la "sécurité" du régime reclus, qui a toujours considéré son arsenal comme une sorte d'assurance-vie.
Mais l'administration Trump n'entend faire de réelles concessions, notamment sur la levée des sanctions draconiennes imposées à Pyongyang après la multiplication d'essais nucléaires et balistiques, qu'une fois que la Corée du Nord se sera "débarrassée" de ses bombes atomiques.
Pas de désarmement "unilatéral", du côté de la Corée du Nord. Kim Jong Un a redit jeudi vouloir "aller vers une dénucléarisation de la péninsule coréenne", mais a prôné un processus "étape par étape", appuyé par le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov qui, en visite à Pyongyang, a mis en garde contre la "tentation d'exiger tout, tout de suite". Le régime nord-coréen a d'ailleurs publiquement affirmé refuser tout désarmement "unilatéral".
De "réels progrès"
"On va dans la bonne direction", assure Pompeo. Mike Pompeo et Kim Yong Chol ont-ils réussi à concilier ces positions divergentes ? La réponse n'est pas claire, mais le chef de la diplomatie américaine a salué jeudi les "réels progrès" réalisés "dans les dernières 72 heures pour réunir les conditions" favorables à la tenue d'un sommet couronné de succès. "On va dans la bonne direction", a-t-il insisté. "Nous avons beaucoup parlé de la marche à suivre", "de nos attentes" ainsi que "des leurs", a-t-il dit, mais "c'est un défi très très difficile" et "il reste encore beaucoup de travail".
Des décisions audacieuses à prendre. "Il faudra que le président Kim fasse preuve d'audace dans ses décisions si nous voulons saisir cette opportunité unique pour changer le monde", a lancé Mike Pompeo, avant d'ajouter, élogieux : "Le président Trump et moi pensons que le président Kim est le genre de dirigeant qui peut prendre ce type de décisions, et dans les semaines et mois à venir nous aurons l'occasion de vérifier si c'est bien le cas". Il a prévenu que le processus serait long et semé d'embûches, mais qu'"il serait tragique de gâcher cette opportunité".