Le président américain Donald Trump a ordonné officiellement lundi à son administration, via un décret, de faire de l'intelligence artificielle (IA) une priorité, un domaine où la suprématie américaine pourrait être menacée par la Chine.
"Les Américains ont énormément bénéficié d'avoir été des précurseurs et des leaders internationaux dans l'IA", a fait valoir la Maison-Blanche dans un communiqué. "Néanmoins, compte tenu de la vitesse à laquelle avance l'innovation en intelligence artificielle, nous ne pouvons rester passifs en nous disant que notre suprématie est garantie", a poursuivi le communiqué. Le texte présidentiel ne détaille en revanche aucun montant ni aucune stratégie pour ce faire.
Des initiatives "qui n'ont que peu d'effets". Ce décret intervient dans un contexte de relations pour le moins tendues entre Washington et Pékin. Parmi les nombreux sujets de discorde figurent les technologies et notamment certains pans de l'intelligence artificielle, un domaine dans lequel la Chine investit énormément. Si Darrell West, à la tête du groupe de réflexion Brookings Institution's Center for Technology Innovation, comprend le moment choisi pour cette décision, il s'interroge sur cette initiative annoncée sans détails. "Avec la Chine qui compte investir 150 milliards de dollars (133 milliards d'euros) d'ici 2030 pour devenir premier pays en matière d'IA, il est important que les États-Unis gardent le rythme parce que l'IA transformera de nombreux secteurs." Mais "le président lance parfois des initiatives qui semblent bien mais qui n'ont que peu d'effets", relève-t-il.
Même son de cloche pour le Center for Data Innovation : bonne idée, mais il faudrait aux États-Unis une stratégie globale, sur le libre-échange numérique, la réglementation de la collecte des données, etc. La Maison-Blanche a évoqué des pistes : davantage de ressources allouées à la recherche, des recommandations pour une réglementation, la promotion de l'IA dans l'éducation ou l'amélioration de la compétitivité des États-Unis.