Près de 48 heures après la chute d’un drone américain en mer Noire, après une interception par la chasse russe, les ministres de la Défense russe et américain se sont entretenus par téléphone. Washington réaffirme son droit de voler là où le permet le droit international. Mais cette zone de la mer Noire est devenue extrêmement sensible et dangereuse avec les interdictions de vols décrétées par les Russes et les vols de renseignements et de défense des différents pays de la région.
Trafic soutenu
Car à l’échelle aérienne, tout se joue dans un mouchoir de poche. Autour de la mer Noire, quatre pays aux relations diplomatiques parfois inexistantes depuis le début de l'invasion russe : la Roumaine, membre de l'Otan, la Moldavie, l'Ukraine et les zones occupées par la Russie, dont la Crimée. Alors, au-dessus de l'étendue d'eau, un nombre croissant d'avions, de drones de renseignement et de chasseurs protégeant les frontières des uns et des autres, s'activent. Tous affichent la même volonté : atteindre les limites pour travailler de la plus efficacement possible.
Protéger le secret des activités militaires à l'arrière du front
D'autant que chaque engin a ses propres caractéristiques : lenteur et endurance pour les drones, vol à basse altitude pour les avions de lutte anti-sous-marine, interception et vitesse pour les chasseurs. La simple cohabitation technique de ces différents moyens est compliquée, surtout avec les enjeux décisifs de la guerre en cours.
Le renseignement des moyens américains donne une longueur d'avance aux Ukrainiens. Du côté russe, il s'agit de protéger le secret des activités militaires à l'arrière du front et de la flotte de la mer Noire. Car une partie de l'état-major de Moscou pense que c'est un avion de reconnaissance américain qui a permis à Kiev de couler le Moskva, son navire amiral, en avril 2022.