"Nous sommes très préoccupés pour la sécurité de notre personnel", a déclaré mardi le directeur général adjoint de l'OMS en charge des réponses d'urgence.
Une "conjonction optimale de facteurs" menace la réponse humanitaire à l'épidémie d'Ebola en RDC, a averti mardi l'Organisation mondiale de la santé (OMS), qui a suspendu ses activités à Beni après le massacre d'une vingtaine de personnes. Cette tuerie samedi soir à quelques centaines de mètres du centre-ville de Beni (à l'est de la République démocratique du Congo) a fait 21 morts, selon un responsable militaire qui a annoncé l'ouverture d'une enquête.
"Nos opérations sont suspendues". A Beni, où l'OMS dispose d'un centre opérationnel, "nos opérations sont suspendues", a déclaré le directeur général adjoint de l'OMS en charge des réponses d'urgence, Peter Salama. Aussi, lundi, plus de 80% des personnes menacées d'un risque immédiat d'Ebola n'ont pu être atteintes à Beni et dans ses environs, a-t-il dit. En outre, "nous avons constaté une augmentation de la fréquence et de la gravité des attaques menées par des groupes d'opposition armés au cours des dernières semaines", a-t-souligné.
"Très préoccupés pour la sécurité de notre personnel". "Nous sommes très préoccupés pour la sécurité de notre personnel", a-t-il ajouté, précisant toutefois que jusqu'à présent le personnel de l'OMS n'avait pas été visé. "Nous sommes extrêmement préoccupés par plusieurs facteurs qui pourraient se réunir au cours des prochaine semaines ou mois pour créer une conjonction optimale de facteurs limitant notre capacité à accéder aux civils", a expliqué Peter Salama, citant l'exploitation de l'épidémie par des candidats aux élections de décembre.
"Un moment critique". Il a également souligné l'inquiétude de l'OMS face au "niveau de résistance et de méfiance des communautés". "Bien que la majorité des communautés ait accepté les interventions" humanitaires contre Ebola, "nous voyons des poches de forte résistance", avec notamment un cas dans les environs de Beni, "qui est responsable d'une grande partie des cas enregistrés au cours des deux dernières semaines". Cette dixième épidémie d'Ebola sur le sol congolais - qui a tué 100 personnes jusqu'à présent - a été déclarée le 1er août à Mangina dans la province du Nord-Kivu. "Nous sommes à un moment critique", a relevé Peter Salama.