La Corée du Sud a tiré des dizaines d'obus jeudi en territoire nord-coréen après avoir détecté une roquette tirée à partir de la Corée du Nord. L'engin a été aperçu par dessus la frontière fortement militarisée qui divise la péninsule, a annoncé le ministère de la Défense. Pyongyang a par la suite adressé un ultimatum de 48 heures à Séoul pour démanteler ses haut-parleurs diffusant des messages de propagande à la frontière, faute de quoi la Corée du Sud s'exposerait à des actions militaires. Le message, publié par l'état-major de l'armée nord-coréenne, fixe la fin de l'ultimatum à samedi 8 heures GMT. Ces incidents surviennent à une période de regain de tensions dans la péninsule.
Pas de dégâts provoqués par les tirs nord-coréens. Peu avant 16h, les Sud-Coréens ont détecté une roquette tirée à partir du territoire nord-coréen par dessus la partie occidentale de la frontière, a dit un porte-parole à l'AFP. "Elle a atterri de notre côté mais n'a atteint aucune cible militaire", a ajouté le porte-parole. Il n'y a eu ni victimes ni dégâts, selon les premières informations. En représailles, les unités sud-coréennes ont "lancé des dizaines d'obus de 155 mm" en direction de l'endroit d'où "l'armée nord-coréenne avait tiré", a dit le ministère dans un communiqué. "Nous avons renforcé notre niveau d'alerte et surveillons attentivement les mouvements de l'armée nord-coréenne", ajoute le texte.
Tensions ces derniers jours. Cet incident fait suite à l'explosion voici une dizaine de jours d'une mine anti-personnel dans la DMZ (zone démilitarisée intercoréenne). Deux soldats sud-coréens ont alors été blessés et ont dû être amputés des jambes, et Séoul a accusé Pyongyang d'avoir posé cette mine, ce que le Nord a démenti. Le regain de tension intercoréenne a correspondu avec la fête nationale dans les deux Corées, le 15 août, qui marquait cette année le 70e anniversaire de la capitulation du Japon et, ainsi, la fin de la période coloniale et le retour à l'indépendance.