>>> Erdogan avait menacé... Et il vient de mettre sa menace à exécution. La Turquie décide l'expulsion de djihadistes étrangers. des membres de l'organisation terroriste Etat islamique détenus par le régime d'Ankara, dont 11 Français, principalement des femmes, qui doivent bientôt rejoindre l'Hexagone. Pour notre éditorialiste Vincent Hervouët, il s’agit d’une stratégie délibérée de chantage.
"Le ministre turc de l’Intérieur ne cache pas son mépris quand il parle aux Européens : 'Pas besoin de courir dans tous les sens. Que cela vous plaise ou non, nous vous renvoyons vos propres gens…'. On sent que Suleyman Soylu jouit de faire honte aux Européens. Dénoncer leur lâcheté, ça plait aussi à son opinion publique.
Le silence gêné des Européens face à ces provocations leur donne raison. Les Turcs nous font payer notre soutien aux Kurdes du PKK, leurs pires ennemis. Et aussi de les avoir accusés d’avoir tué l’Otan. C’est avec jubilation que le ministre de l’Intérieur rembarque dans l’avion des islamistes que ses services laissaient hier débarquer sans problèmes…
Pourquoi cette urgence ?
Ces expulsions à grand tapage sont un chantage. Les terroristes servent de monnaie d’échange. Comme les millions de réfugiés auxquels Recep Tayyip Erdogan menace d’ouvrir les frontières, une fois de plus. Il s’agit de faire payer l’Europe.
A défaut de construire des prisons et un arsenal de lois pour y enfermer les anciens du califat, l’Europe doit financer les villes nouvelles que la Turquie va construire dans le bout de Syrie qu’elle a conquis pour y reloger une partie des réfugiés. Erdogan dit l’Europe paiera, comme on disait il y a un siècle l’Allemagne paiera.
Quand on perd, on paie."