Qu'est-ce qui a provoqué le crash du vol MS804 de la compagnie EgyptAir ? Un peu plus de 24 heures après sa disparition des écrans radars, aucune piste ne s'impose avec certitude. Selon Xavier Tytelman, consultant Europe 1 en sécurité aérienne, certains scénarios sont tout de même à exclure, d'autres à privilégier.
- Le décrochage de l'appareil
C'est ce qui s'était passé lors du crash de l'avion Rio-Paris en 2009. Dans ce cas, "l'avion ne cesse pas d'émettre instantanément les informations qui correspondent à sa vitesse, à son altitude, etc", indique Xavier Tytelman vendredi matin. Or, dans le cas du vol MS804, on a relevé une rupture nette de toutes les communications et aucun message de détresse n’a été émis par le pilote et le co-pilote. L'hypothèse d'un décrochage de l'appareil est donc très peu plausible.
- Une défaillance technique majeure
Pour notre expert, c'est le scénario le moins probable. "Il n'y a rien d'explosif dans les avions d'aujourd'hui. On peut balancer une allumette dans les réservoirs d'essence, ça ne prend plus feu", illustre Xavier Tytelman. Si l'avion avait connu une panne complète des moteurs, il aurait "plané pendant une quarantaine de minutes sur plusieurs centaines de kilomètres. Il ne tomberait pas à pic", précise le consultant.
- Un suicide du pilote
La coupure nette de toutes les communications émises par l'appareil est probablement liée à une manœuvre humaine. Deux options peuvent expliquer la déconnexion manuelle des systèmes, parmi lesquelles le suicide du pilote, comme dans le cas du crash de l'avion de la compagnie Germanwings, en mars 2015.
- Un attentat
La deuxième option serait celle d'une prise de commande par une personne mal intentionnée. Selon notre expert, c'est la piste de l’attentat qui est "clairement la plus crédible". On peut difficilement envisager la possibilité d'un missile. En effet, l'avion survolait une zone maritime où seuls des bateaux militaires sont positionnés. Reste donc la possibilité d'une bombe placée à bord de l'appareil.
L'avion a décollé de Roissy-Charles-de-Gaulle mercredi soir, "l'un des aéroports les plus fiables du monde", souligne Xavier Tytelman. "Est-ce qu'il y a un agent-double ? Quelqu'un d'infiltré ?", s'interroge-t-il. Quelques heures après la disparition du vol MS804 de la compagnie EgyptAir, la piste d'un attentat était jugée "plus probable" que l’incident technique par le ministre égyptien de l'Aviation civile.