Au lendemain de la disparition du vol Egyptair reliant Paris-Charles-de-Gaulle au Caire, mercredi, la piste de l'attentat semble privilégiée par les autorités égyptiennes. En cas de présence d'une bombe à bord, la sécurité de l'aéroport de départ, celui de Roissy, pourrait être remise en question. Pour les experts en sûreté aéroportuaire, s'il y avait une bombe à bord, d'une manière ou d'une autre, il y a forcément eu une faille à Roissy.
Plusieurs pistes envisagées. Plusieurs options sont envisagées. Première possibilité, que l'explosif ait été introduit dans une valise en soute, dans un bagage à main ou directement sur un passager kamikaze, ce qui - normalement - est impossible. Pour éviter ce type de problèmes, tous les bagages sont en effet passés aux rayons X et certains au détecteur d'explosif. Deuxième hypothèse, là encore impossible normalement, que la charge explosive ait été déposée dans l'avion par un employé des pistes de Roissy, un bagagiste par exemple. Tous les véhicules sont pourtant contrôlés avant leur entrée en zone réservée, le tarmac notamment.
Une inspection ratée à Paris ? Enfin, une troisième hypothèse serait que l'explosif ait été placé dans l'avion avant-même qu'il n'arrive à Paris. L'A320 avait en effet volé au-dessus de l'Afrique du Nord toute la journée, avec des rotations entre l'Erythrée, Le Caire ou encore Tunis. Cependant, arrivant d'une zone hors Union européenne, l'avion, durant son escale à Roissy, aurait dû être inspecté de fond en comble. Problème, mercredi soir, cet avion n'est resté qu'une heure à Paris. L'A320 d'EgyptAir est resté précisément une heure et cinq minutes sur le tarmac entre son atterrissage et son redécollage. Cette escale, très courte, le temps de décharger l'avion, de le nettoyer puis de le recharger et d'embarquer les passagers, n'a peut-être pas permis que tout soit minutieusement inspecté par les agents de sûreté.
Vérification des personnels. Même si l'on ne sait pas encore précisément ce qu'il s'est passé sur ce vol, des vérifications ont été lancées sans attendre. Depuis jeudi matin à Roissy, les gendarmes du transport aérien passent tout au crible : listings et enregistrements de vidéosurveillances à l’appui, il vérifient notamment qui a contrôlé les bagages, qui a vérifié les identités des passagers, et cherche à vérifier que que les contrôles ont été correctement menés. Le personnel des pistes qui a chargé l'avion fait également l'objet d'une enquête. Pour être habilités à travailler en zone réservé, les personnels sont déjà l'objet de contrôles. Les conditions sont drastiques. Les agents de sociétés privées qui assurent toute la sécurité doivent être dûment habilités et font l'objet d'enquêtes approfondies. Au total, ils sont 5.600 sur les trois aéroports parisiens et tous ont été contrôlés après les attentats de janvier 2015. Jusqu'à présent, seuls 84 se sont vus retirer leur badge d'accès.