Après la Tunisie, l'Egypte. Au moins 36 soldats égyptiens ont été tués mercredi dans une série d'attaques simultanées contre des positions de l'armée dans le nord du Sinaï, bastion d'un groupe lié à l'organisation Etat islamique (EI), selon des responsables. Les djihadistes, eux, ont perdu 38 hommes, tombés au cours des combats.
Revers d'ampleur pour l'armée égyptienne. Il s'agit de l'un des plus lourds bilans infligés à l'armée dans cette région de l'est de l'Egypte, où elle est régulièrement la cible d'attaques du groupe Ansar Beït al-Maqdess depuis que l'armée a destitué le président islamiste Mohamed Morsi en juillet 2013. Cinq attaques ont été lancées simultanément contre plusieurs postes de contrôle routiers de l'armée dans le secteur et des affrontements se poursuivent entre soldats et assaillants, selon l'un des responsables de la sécurité. Les djihadistes ont attaqué les postes de contrôle à l'aide d'obus de mortier et de roquettes
Allégeance à l'EI. Le Nord-Sinaï est le bastion du groupe Ansar Beït al-Maqdess qui s'est rebaptisé "Province du Sinaï" pour marquer son allégeance au "califat" auto-proclamé de l'EI sur une partie de l'Irak et de la Syrie. Les attaques surviennent au surlendemain de l'assassinat du procureur général d'Egypte dans un attentat à la bombe contre son convoi au Caire, le plus haut représentant de l'Etat tué depuis le début de la vague d'attentats jihadistes en 2013. Si ce meurtre n'a pas été revendiqué, Ansar Beït al-Maqdess avait appelé il y a un mois ses partisans à s'attaquer aux juges en riposte à la pendaison de six hommes reconnus coupables d'avoir mené des attaques au nom du groupe.
Un groupe qui fait des ravages. Le 12 avril, 14 personnes en majorité des soldats et policiers ont été tuées dans deux attaques revendiquées par Ansar Beït al-Maqdess dans le Nord-Sinaï, une région frontalière d'Israël et du territoire palestinien de la bande de Gaza. Et le 2 avril, une attaque a coûté la vie à au moins 20 soldats et deux civils, outre les 15 assaillants.
Un cercle vicieux de la violence enclenché en Egypte. Ansar Beït Al-Maqdess et d'autres groupes extrémistes dans la péninsule disent agir en représailles à la sanglante répression contre les pro-Morsi qui a fait plus de 1.400 morts. Une vaste campagne militaire a été lancée contre les groupes extrémistes dans le Sinaï il y a près de deux ans, mais elle n'a pas réussi à mettre fin aux attentats. Selon les autorités, des centaines de policiers et soldats ont été tués depuis 2013.