Le ministre égyptien de la Justice a été démis de ses fonctions, dimanche, après avoir provoqué un tollé en affirmant qu'il serait prêt à emprisonner même "un prophète", a annoncé le bureau du Premier ministre égyptien dans un communiqué. "Le bureau du Premier ministre Chérif Ismaïl a décidé de démettre le ministre de la Justice Ahmed el-Zind", précise ce communiqué.
Réponse télévisée. Vendredi soir, Ahmed el-Zind avait répondu à un présentateur de télévision qui lui demandait s'il serait prêt à faire emprisonner sept journalistes l'ayant diffamé. "Même s'il s'agissait d'un prophète, la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui", une révérence qui ne se réfère qu'au Prophète Mahomet. Il avait aussitôt ajouté: "Je demande à Dieu de me pardonner".
Campagne de protestation. La remarque du ministre, qui avait déjà défrayé la chronique dans le passé en appelant au meurtre de milliers d'opposants, a déclenché une campagne de protestation sur Twitter et Facebook. Et l'université d'Al-Azhar, la prestigieuse institution de l'islam sunnite basée au Caire, a émis un avertissement qui, certes ne le cite pas nommément, mais exige de "respecter le nom du Prophète dans les discours publics et les médias, et d'éviter toute insulte à son égard, même non intentionnelle".