Il risque la prison jusqu’à la fin de sa vie. Le photojournaliste Mahmoud Abu Zeid est emprisonné depuis deux ans au centre pénitentiaire de Tora, au Caire et son procès s’ouvre samedi. Son crime : avoir photographié les forces de sécurité en train de disperser avec violence les participants à un sit-in au Caire en 2013. Plus de 600 manifestants avaient été tués ce jour-là.
Pas de charges précises retenues contre lui. Samedi, Mahmoud Abu Zeid, 28 ans, plus connu sous le nom de "Shawkan", assistera à la première audience de son procès aux côté de 738 autres prévenus. Il risque la perpétuité pour des accusations dont la définition reste très floue.
"Mahmoud Abu Zeid est un prisonnier d'opinion, qui a passé plus de deux ans – 848 jours – en détention provisoire uniquement pour avoir exercé de manière pacifique son droit à la liberté d’expression", estime Said Boumedouha, directeur adjoint du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord à Amnesty International.
Il souffre d’une hépatite C. Dans une lettre ouverte adressée au procureur général d'Égypte, l'organisation demande la libération immédiate et sans condition du photojournaliste, ainsi que l’abandon de toutes les charges le visant. "Cet homme de 28 ans devrait être libre, et non pas en train de languir en prison tandis que sa santé se dégrade", écrit Amnesty International.
Mahmoud Abu Zeid souffre d’une hépatite C mais n’aurait pas accès à un traitement Ses avocats ont déposé au moins 17 demandes de remise en liberté pour raisons de santé auprès du procureur, en vain. Amnesty International a recueilli près de 90.000 signatures dans le cadre de sa pétition appelant à la libération immédiate de Mahmoud Abu Zeid. Une campagne avec le hashtag #Justice4Shawkan a par ailleurs été lancée sur les réseaux sociaux.
@JohnKerryan Egyptian journalist spent 850 days in prison 4 doing his job!We demand #Justice4ShawkanPlease helphttps://t.co/AZGVXk6cMs
— Shawkan (@ShawkanZeid) December 4, 2015