La Cour de cassation en Egypte a annulé mercredi la peine de mort pour 149 personnes accusées du meurtre de 13 policiers en 2013 le jour même où les forces de l'ordre tuaient des centaines de manifestants réclamant le retour du président islamiste Mohamed Morsi destitué par l'armée.
Des procès de masse vivement critiqués par l'ONU. La haute juridiction a ordonné qu'elles soient rejugées, selon des responsables de la justice. Depuis que l'armée a destitué le 3 juillet 2013 le premier président élu démocratiquement en Egypte, des tribunaux ont condamné à mort en première instance des centaines d'islamistes, dont Mohamed Morsi en personne, au cours de procès de masse expéditifs vivement critiqués par l'ONU qui les a qualifiés de "sans précédent dans l'Histoire récente" du monde.
Les Frères musulmans, dans le viseur du pouvoir. Le 3 juillet 2013, le chef de l'armée d'alors, le général Abdel Fattah al-Sissi destituait et faisait arrêter le président Mohamed Morsi, membre des Frères musulmans. Cette confrérie islamiste avait remporté toutes les élections depuis la chute de Hosni Moubarak début 2011. Dans les mois qui avaient suivi, policiers et soldats avaient tué des centaines de manifestants pro-Morsi et emprisonné des milliers de sympathisants, dont la quasi-totalité des cadres des Frères musulmans.
Un procès expédié en quelques minutes. Le 14 août 2013, quelque 700 manifestants pro-Morsi avaient été tués en quelques heures au centre du Caire, un "possible crime contre l'Humanité", selon l'organisation de défense des droits de l'Homme Human Rights Watch. Le soir même, 13 policiers étaient massacrés par une foule en colère dans l'attaque d'un commissariat d'un quartier du Caire, Kerdassa, réputé être un fief islamiste. Le 3 février 2015, un tribunal condamnait à mort 149 personnes pour ces meurtres, un procès de masse expédié en quelques minutes