Les avis sont divisés sur le veto de l'Autriche dans le pays. (Illustration) 1:17
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Wilfried Devillers (à Vienne), édité par Juliette Moreau Alvarez
Pas d'entrée dans l'espace Schengen pour la Roumanie et la Bulgarie. En cause : le veto de l'Autriche, qui craint un regain des flux migratoires à la levée des contrôles aux frontières. Dans la presse autrichienne comme dans les rues de Vienne, les avis divergent sur cette décision de l'État.

Si la Croatie fait son entrée dans l'espace Schengen et la zone euro le 1er janvier prochain, la Bulgarie et la Roumanie, en revanche, vont devoir patienter. En cause : le véto de l’Autriche. Le ministre autrichien de l’Intérieur, Gerhard Karner, s’est opposé à l’intégration des deux pays, mettant en avant la hausse des demandes d’asile en Autriche. Il redoute que la levée des contrôles aux frontières accroisse davantage les arrivées de migrants sur son territoire. Une décision qui divise autant les médias que les Autrichiens.

Une décision "raisonnable et satisfaisante"

Dans la presse, le dossier fait la Une de certains journaux. Le quotidien conservateur Die Presse s'inquiète d'un regain des flux migratoires malgré le refus d'intégrer les deux pays dans l'espace Schengen. L'éditorialiste de Kronen Zeitung, le quotidien antieuropéen le plus populaire du pays, souligne quant à lui une décision raisonnable et satisfaisante. La tabloïd populiste a notamment publié ce vendredi matin un dossier complet sur les enjeux de l'immigration en Autriche.

Du côté de la presse centriste, Der Standard crique vertement dans son édito le manque d'ouverture et d'esprit européen du gouvernement autrichien, regrettant que la demande de la Roumanie notamment, ait été retoquée alors que les deux pays entretiennent des liens importants.

Des avis divisés

Dans les rues de Vienne aussi, le sujet divise. Avant que l'Autriche sorte son veto, certains disaient craindre pour leur emploi si l'Europe ouvrait la porte à la Roumanie et à la Bulgarie. D'autres ne comprenaient pas pourquoi leur pays faisait toujours barrage à leur entrée dans l'espace Schengen. Ce qu'il faut comprendre tout de même, c'est que dans le pays, la préoccupation principale reste la guerre en Ukraine.