Le président Joe Biden s'est engagé jeudi à une transition "pacifique et ordonnée" avec Donald Trump, le républicain vainqueur de l'élection présidentielle américaine du 5 novembre face à la vice-présidente actuelle, Kamala Harris. L'actuel locataire de la Maison-Blanche a insisté sur la nécessité de "faire baisser" les tensions politiques.
Dans une courte allocution au ton solennel, Joe Biden s'est engagé jeudi à assurer une transition "pacifique et ordonnée" avec Donald Trump, son prédécesseur et bientôt successeur à la Maison Blanche, dont le retour est pour lui une terrible humiliation. "J'espère que nous pourrons, peu importe pour qui nous votons, nous considérer comme des concitoyens et pas comme des adversaires. Faire baisser la température" dans un pays à cran, a déclaré Joe Biden lors de ce premier discours depuis la victoire éclatante de Donald Trump à l'élection présidentielle .
"Humiliation" : le discours d'un président sur le déclin
S'exprimant dans la roseraie de la Maison Blanche, Joe Biden a tenté de remonter le moral des ministres et conseillers assis face à lui, qui l'ont applaudi et ovationné, mais avec des mines fermées. "C'est un moment difficile. Vous souffrez, n'oubliez pas tout ce que nous avons accompli. Cela a été une présidence historique", a assuré le chef d'État octogénaire, dont le bilan économique et diplomatique pourrait être en bonne partie détricoté par son successeur.
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"Nous avons perdu cette bataille, mais l'Amérique dont vous rêvez exige que vous vous releviez", a dit Joe Biden, qui achève cinquante années de vie politique par une humiliation planétaire. Le président sortant avait laissé sa place de candidat en juillet à sa vice-présidente Kamala Harris. Il est accusé dans son camp d'avoir permis le retour fracassant de Donald Trump, cet ennemi juré qu'il a peint comme un danger pour la démocratie, en s'accrochant trop longtemps à une candidature sans espoir.
Un mélange de controverses et de figures inattendues
Joe Biden a invité Donald Trump à la Maison Blanche à une date non précisée pour préparer l'arrivée de la prochaine administration, dans laquelle des figures controversées comme Elon Musk ou Robert F. Kennedy Jr. pourraient jouer des rôles importants. Le magnat de l'immobilier new-yorkais, cible de deux tentatives d'assassinat durant la campagne, inculpé et condamné au pénal et au civil, a 74 jours pour mettre en place son équipe de gouvernement.
Robert F. Kennedy Jr., neveu du président assassiné et ancien candidat indépendant rallié à Donald Trump, pourrait se voir confier des responsabilités en matière de santé publique. Notoirement critique de la vaccination, il a assuré jeudi sur NBC qu'il "n'enlèverait les vaccins de personne", mais estimé que les Américains devraient pouvoir "décider individuellement". "RFK" a par ailleurs répété ses critiques sur l'addition de fluor dans l'eau potable.
Nul ne sait quel rôle il jouera auprès de Donald Trump. Son premier mandat avait été marqué par une valse de ministres et de conseillers successivement tombés en disgrâce. Une autre figure clé devrait être le milliardaire Elon Musk , qui a fait très activement campagne pour lui. Le président élu pourrait charger l'homme le plus riche du monde de réorganiser profondément l'administration fédérale.
Un retour triomphal et des promesses de changements radicaux
Parti dans le chaos en janvier 2021, le tribun a réussi à 78 ans un incroyable retour en convainquant une majorité qu'il comprenait les préoccupations socio-économiques et sécuritaires du quotidien.
Donald Trump a promis aux Américains de s'attaquer à l'inflation et de "voler les emplois d'autres pays" à coup de baisses d'impôts et de taxes douanières . Pékin a averti qu'il n'y aurait "pas de gagnants dans une guerre commerciale" avec Washington. Il hérite d'une économie robuste et d'un chômage bas, un environnement qui devrait voir la Banque centrale américaine, la Fed, annoncer jeudi une nouvelle baisse de ses taux.
L'imprévisible républicain a aussi promis pendant sa campagne des expulsions massives de migrants et a évoqué une purge de l'administration fédérale, ainsi que des poursuites judiciaires contre ses opposants.
Donald Trump pourra s'appuyer sur le Sénat, que les républicains ont repris aux démocrates. Son parti est aussi en bonne voie pour conserver la majorité à la Chambre des représentants. Cela lui donnerait, en comptant la majorité conservatrice qu'il a construite à la Cour suprême, quasiment les pleins pouvoirs.
Le républicain, qui n'a jamais reconnu sa défaite en 2020 et qui avait boudé la cérémonie d'investiture de Joe Biden, "attend avec impatience cette rencontre", selon son équipe. Kamala Harris s'est aussi engagée à "l'aider" pour le transfert du pouvoir. Donald Trump, qui prêtera serment le 20 janvier, et qui a passé ces trois derniers mois de campagne à injurier sa rivale, lui a trouvé "de la force, du professionnalisme et de la ténacité", d'après son équipe.