Jusqu’au mardi 3 novembre, jour de l’élection américaine, Europe 1 vous emmène aux Etats-Unis avec un reportage quotidien. Ce lundi, rendez-vous près de Charlotte, en Caroline du Nord.
La Caroline du Nord est un de ces fameux "swing states", dans lequel le vote des banlieues résidentielles peut faire la décision, avec un rôle d'arbitre entre des villes essentiellement pro-Biden, et des campagnes pro-Trump. Très courtisées, ces banlieues sont donc dans le collimateur des Républicains de Donald Trump, qui redoublent d'efforts à quelques jours du scrutin.
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En Caroline du Nord, les études montrent que le soutien au parti du président est passé, dans ces rues pavillonnaires aux maisons bien rangées de 54% il y a quatre ans... à moins de 40% aujourd'hui ! Alors, jusqu'au bout, c'est tractage et porte-à-porte. Une prière, et les équipes de Sonja Nichols se répartissent les allées du quartier. Sur le téléphone de Sonja Nichols, une application. Aux États-Unis, quand on s'enregistre sur les listes électorales, on peut donner sa couleur politique. "Cela signale les maisons de tous les électeurs républicains et non-affiliés. Donc chacun de ces petits points, on y va", explique-t-elle à Europe 1. "S'il n'y a pas de point, c'est une maison démocrate, on n'y pas pas. Ce n'est pas la peine, le tract finira à la poubelle."
Les équipes sonnent, et bonne pioche ! Le jeune couple qui leur ouvre votera Trump. "Avec toutes les émeutes qu'on a vu, je pense qu'il faut soutenir la police. Pas lui couper des financements", explique l'homme de la maison.
"Là, je vote démocrate"
"La loi et l'ordre", le slogan de Donald Trump a imprimé, sauf auprès d'un type d'électeur-clé : Les femmes de banlieue. Un électorat encore plus décisif, selon les analystes. "Allez-vous m'aimer ?", les a récemment supplié Donald Trump, bien conscient qu'il est en train de les perdre. "J'ai sauvé vos quartiers" des émeutes, avait-il martelé à la tribune.
Mais cela ne convainc pas Shanon. "J'ai une fille et une petite fille, et je ne veux pas qu'elles soient représentées par quelqu'un qui ne respecte pas les femmes à ce point", dit-elle. "Il parle très mal. Si on n'est pas d'accord avec lui, on est une 'sale vicieuse'. Comment est-ce qu'on peut le soutenir ?" Et de conclure : "Je n'ai pas de parti, j'ai voté pour des Républicains dans le passé, mais là je vote démocrate".
"Trump me complique grandement la tâche"
C'est exactement ce que redoutent les soutiens du président en cette fin de campagne. "Il me complique grandement la tâche", soupire Sonja Nichols, qui brigue aussi un poste au Sénat. Et qui craint que l'"effet Trump", comme elle l'appelle, ne coûte non seulement la Maison Blanche à son parti, mais aussi la majorité au Congrès.