"Personne" à Bruxelles ne cherche à s'immiscer dans la campagne électorale britannique, a affirmé jeudi le président du Parlement européen Antonio Tajani, en réponse aux accusations d'ingérence de la Première ministre Theresa May.
"Nous avons seulement dit que nous allons défendre nos intérêts". Personne ne veut influencer la campagne électorale au Royaume-Uni", s'est défendu Antonio Tajani lors d'une conférence de presse à Bruxelles. "Nous ne voulons pas influencer le débat au Royaume-Uni, ce sont eux qui ont décidé de quitter l'Union européenne. Nous avons seulement dit que nous allons défendre nos intérêts", a-t-il étayé. Mercredi soir, Theresa May, dont la stratégie sur les négociations à venir du Brexit a été critiquée par les Européens, a contre-attaqué en accusant "des responsables européens" de vouloir s'immiscer dans les élections législatives britanniques et de ne pas vouloir le succès des pourparlers. "Ce n'est pas une attaque ou un mauvais mot que dire qu'être membre de l'UE ce n'est pas la même chose qu'être hors de l'UE. Moi je pense que c'est mieux, mais c'est mon opinion", a expliqué Antonio Tajani.
La Commission "trop occupée" pour commenter. Côté Commission, la réponse a été moins directe. "Nous sommes trop occupés pour faire des commentaires sur des commentaires", a rétorqué le porte-parole de l'institution, Margaritis Schinas, lors de son point de presse quotidien. Mais l'exécutif européen n'est "pas naïf" pour autant. "Nous savons qu'il y a des élections qui se déroulent au Royaume-Uni. Les gens deviennent agités" à l'approche de l'échéance du 8 juin, a noté Margaritis Schinas. "Une fois que nous aurons un gouvernement britannique immédiatement après les élections, nous serons très occupés à nous engager de façon constructive dans les négociations" pour trouver un accord de retrait du Royaume-Uni, a-t-il poursuivi.
"Pas plus d'une demi-heure par semaine sur le sujet". Citant une liste de travaux en cours et de rendez-vous entre le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker et des dirigeants européens, Margaritis Schinas a asséné que l'institution ne "Brexitisera" pas son travail. Le chef de cabinet de Jean-Claude Juncker, Martin Selmayr, a déclaré lors d'un entretien public mercredi soir organisé par le site Politico que son patron ne "passera pas plus d'une demi-heure par semaine sur le sujet". "Et ces 30 minutes que nous allons consacrer de façon hebdomadaire au Brexit sont écoulées", a conclu Margaritis Schinas, tentant de mettre fin aux questions sur la polémique.