Le Premier ministre hongrois Viktor Orban a salué mardi l'accord des 27 pays de l'UE qui prévoit une exemption pour le pétrole acheminé par oléoduc, permettant ainsi à son pays de continuer à recevoir du brut bon marché venu de Russie. Le dirigeant nationaliste bloquait depuis plusieurs semaines le projet d'embargo européen, parlant de "bombe atomique" lancée sur son économie. Finalement, pour lever le veto de Budapest, les chefs d'Etat et de gouvernement réunis en sommet lundi à Bruxelles ont limité l'arrêt des importations au pétrole russe transporté par bateau, soit les deux tiers des achats européens.
Un embargo total "aurait été insupportable pour nous"
"Les familles peuvent dormir paisiblement, nous avons écarté l'idée la plus farfelue qui soit", a réagi Viktor Orban dans un message vidéo diffusé sur sa page Facebook. Un embargo total "aurait été insupportable pour nous (...) mais nous avons réussi à l'éviter", s'est félicité le dirigeant nationaliste, qui entretenait de bonnes relations avec le président russe Vladimir Poutine avant l'invasion et a depuis une position ambigüe.
La Hongrie, pays d'Europe centrale enclavé sans accès à la mer, dépend pour 65% de sa consommation de pétrole des livraisons de l'oléoduc russe Droujba. Elle s'était opposée à la proposition initiale d'un embargo, à moins de bénéficier d'un délai d'au moins quatre ans pour le mettre en œuvre et d'environ 800 millions d'euros de financements européens pour adapter les infrastructures.
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90% des exportations russes vers l'UE arrêtées d'ici à la fin 2022
Berlin et Varsovie s'étant engagés de leur côté à arrêter leurs importations par l'oléoduc Droujba, au total c'est 90% des exportations de pétrole russe vers l'Union européenne qui seront arrêtées d'ici la fin de l'année, affirment la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et le président français Emmanuel Macron.
L'extension de l'embargo aux livraisons par oléoduc sera ensuite discutée "dès que possible" sans qu'une date butoir soit fixée. Cet embargo sur le pétrole brut dans les six mois et les produits raffinés dans les huit mois, mesure phare du sixième paquet de sanctions contre la Russie, vise à tarir le financement de la guerre menée par Moscou en Ukraine.