Après Alger mercredi, le président français Emmanuel Macron effectuera jeudi une visite éclair au Qatar, avec au menu plusieurs gros contrats, la crise dans le Golfe et la lutte antiterroriste.
Visite des troupes et entretien avec l'émir. Il se rendra d'abord jeudi matin sur la grande base américaine d'Al-Udeid qui abrite le siège du Centcom, le commandement central américain qui dirige les opérations antidjihadistes. Il y rencontrera le commandement américain, ainsi que les troupes françaises stationnées sur place.
Il s'entretiendra ensuite avec le jeune émir du Qatar cheikh Tamim ben Hamad al-Thani, qu'il avait reçu à Paris en septembre, avant une conférence de presse conjointe. Durant cette visite, les deux dirigeants ouvriront un "dialogue de haut niveau sur la lutte contre le terrorisme", a indiqué la présidence française.
Plusieurs contrats à conclure. Ils devraient aussi signer plusieurs contrats dont "la maturité est proche", selon l'Élysée. Parmi eux pourraient figurer l'achat par Doha de douze nouveaux avions de combat Rafale (groupe Dassault) et la concession du métro de Doha aux groupes RATP et Keolis, pour quelque trois milliards d'euros selon la presse économique.
Autre contrat en négociation, l'achat de 300 véhicules blindés au groupe Nexter, qui pourrait représenter jusqu'à deux milliards d'euros. En 2016, Doha avait déjà acquis 24 Rafale pour 6,3 milliards d'euros.
Réaffirmer la position "médiane" de la France. La crise du Golfe, qui oppose le Qatar à l'Arabie saoudite et ses alliés depuis six mois, devrait également figurer au centre des échanges. Soucieuse de ménager toutes les parties, dont le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, Emmanuel Macron devrait réaffirmer la position "médiane" de la France, selon l'Élysée. Depuis le début du boycott du Qatar par ses voisins du Golfe en juin, Paris n'a pas choisi de camp mais appelé au dialogue et soutenu la médiation koweïtienne.
Un blocage depuis six mois. Il y a six mois, l'Arabie saoudite, Bahreïn, les Émirats arabes unis et l'Égypte ont rompu leurs relations diplomatiques avec le Qatar et fermé leurs liaisons aériennes et maritimes ainsi que la seule frontière terrestre de l'émirat (avec l'Arabie). Ils reprochent au petit État gazier de soutenir des groupes islamistes radicaux, ce que Doha réfute, et de se rapprocher de l'Iran, grand rival régional de Ryad.