Un an après leur première rencontre au château de Versailles, les discussions entre Emmanuel Macron et Vladimir Poutine ne sont absolument pas rompues. Bien au contraire. Le président français entend ainsi mener "un dialogue stratégique et historique" avec Moscou et "arrimer la Russie à l’Europe et non laisser la Russie se replier sur elle-même", comme il l'explique dans un entretien au Journal du Dimanche.
"Sans aucune naïveté". Les deux chefs d'État auront ainsi l'occasion d'aborder leurs désaccords à propos de l'Iran ou de la Syrie dans le cadre de la visite d'Emmanuel Macron au pays des tsars, les 24-25 mai prochains. Un voyage que n'avait pas même remis en cause l'affaire Skripal. Et que le locataire de l'Élysée assure aborder "sans aucune naïveté", eu égard d'une campagne présidentielle marquée par des intrusions informatiques et des campagnes d’influence russes.
"Nous ne nous laisserons pas faire". "Je serai intraitable sur l’entrisme et les tentatives d’ingérence, nous ne nous laisserons pas faire", avertit-il dans les colonnes du JDD. "C’est dans cette attitude que l’on peut regagner le respect de l’autre. La propagande russe a baissé d’intensité chez nous et notre dialogue de vérité sur la Syrie a aidé à faire passer des messages au régime syrien", assure Emmanuel Macron.
"Je ne suis pas interventionniste". "Vladimir Poutine a compris que je ne suis pas un néoconservateur. Je ne suis pas interventionniste, je ne veux pas faire la guerre au régime syrien, je ne serais jamais intervenu en Irak, ou même en Libye sans avoir dans ce dernier cas un plan politique de sortie de crise", souligne-t-il encore. Et le président français de résumer sa ligne de conduite diplomatique au moment d'évoquer son homologue américain Donald Trump : "La relation personnelle qui s’incarne avec mes interlocuteurs est une adaptation permanente qui ne vaut que si elle est au service d’une stratégie".