Le cinéaste ukrainien Oleg Sentsov, après près de 100 jours de grève de la faim dans une prison russe, "perd espoir", affirme sa cousine, assurant que les Occidentaux disposent des "leviers" pour le libérer.
"Il n'y croit plus". "Oleg perd espoir", a déclaré Natalia Kaplan, qui avait annoncé la semaine dernière avoir reçu une lettre du cinéaste où il disait sentir que la fin était "proche". "Dans sa lettre, il m'a écrit qu'il ne fallait plus lui dire qu'une libération était proche. Il n'y croit plus", a-t-elle assuré lors de cet entretien réalisé jeudi soir. Selon Natalia Kaplan, l'état de santé de son cousin "s'est nettement détérioré" depuis qu'il a entamé sa grève de la fin le 14 mai pour exiger la libération de tous les "prisonniers politiques" ukrainiens détenus en Russie.
"Il a un pouls très faible de 40 battements par minute. Il se plaint du cœur qui lui fait mal, de la faiblesse générale et essaye de ne pas se lever souvent pour ménager ses forces", a-t-elle raconté.
L'urgence de trouver une solution. Opposant à l'annexion de la Crimée par la Russie en 2014, Oleg Sentsov a été condamné à 20 ans de camp en 2015 pour "terrorisme" et "trafic d'armes" à l'issue d'un procès qualifié de "stalinien" par l'organisation Amnesty International. Les pays du G7 ainsi que de nombreuses personnalités du monde culturel, comme le cinéaste suisse Jean-Luc Godard ou l'acteur américain Johnny Depp, ont appelé à sa libération. Vendredi dernier, le président français Emmanuel Macron a fait "plusieurs propositions" à Vladimir Poutine, lors d'un appel téléphonique afin de "trouver de façon urgente une solution humanitaire" pour Oleg Sentsov.
Natalia Kaplan dit attendre des pays occidentaux qu'ils exercent des pressions sur Moscou et "trouvent des leviers pour libérer Oleg et les autres prisonniers politiques".