Le premier scandale politique de cette année électorale est à la une des journaux allemands mardi. Il frappe la CDU, le parti de la chancelière allemande Angela Merkel "comme une gifle en plein visage". Le Tagesspiegel résume l'affaire qui a éclaté le 25 février dernier après des perquisitions faites en Bavière dans la permanence de Georg Nüsslein, un des députés conservateurs incriminés. Lui et Nikolas Löbel ont dû démissionner ce week-end, car on a appris qu'ils avaient touché des commissions sur des contrats d'achat de masques au début de l'épidémie de Covid-19.
L'Allemagne n'a connu aucun scandale politico-financier depuis l'arrivée de Merkel
Ils auraient servi d’intermédiaires entre des fabricants de masques et les autorités. "Ils se sont enrichis de plusieurs centaines de milliers d'euros", s'insurge le tabloïd B.Z. "Une enquête est ouverte pour corruption et la CDU est dans l'œil du cyclone", écrit la FAZ. Car si les deux élus ont rendu leur mandat et ont quitté le parti lundi, dans un pays qui n'a connu aucun scandale politico-financier depuis qu'Angela Merkel est au pouvoir, les dégâts sont énormes. Or, dimanche, il y a des scrutins régionaux dans deux Länder. Ce sont des élections locales, mais comme le précise le Südthüringer Zeitung, elles ont évidemment valeur de test en vue des législatives de septembre prochain.
Georg Nüsslein était l’un des vice-présidents de la CDU et Nikolas Löbel (34 ans), l’un de ses plus jeunes membres. Ce dernier avait dans un premier temps annoncé qu’il quitterait ses fonctions de député à l’été, mais sous la pression, il est revenu sur sa décision et a quitté son poste. Voilà qui ne va pas aider la CDU qui ne cesse de reculer dans les sondages.