À l'avenir, "liker" une publication sur Facebook ne sera peut-être plus anodin. Le 24 mars dernier, la cour du travail de Liège, en Belgique, a rendu un arrêt soulignant le "danger croissant pour les travailleurs de s'exprimer sur les réseaux sociaux", rapporte L'Écho.
Il y a quelques mois, le comptable d'une association bruxelloise publie des contenus faisant référence à la quenelle de l'humoriste français Dieudonné. Convoqué par son employeur, il s'engage alors par écrit à retirer toute publication susceptible de "heurter l'opinion publique". Quelques semaines plus tard, le supérieur du comptable constate pourtant que l'employé a "liké" des publications similaires aux précédentes. Licencié pour faute grave, le comptable porte alors l'affaire en justice.
"La cour ouvre une brèche". La cour de travail de Liège a estimé que le comptable, en likant des publications à caractère antisémite, s'était "approprié ces idées". "Tout travailleur a droit à sa liberté d'expression, mais cette liberté d'expression ne peut en aucun cas ternir l'image de l'association et de ses dirigeants", a stipulé la cour. Que l'employé ait été convoqué une première fois et averti constitue en outre une circonstance aggravante. "La frontière entre sphère privée et publique apparaît de plus en plus poreuse", remarque un avocat. "Par l'assimilation d'un like à une publication à connotation raciste, la décision de la cour de travail ouvre une brèche", ajoute-t-il.