Raleigh, capitale de la Caroline du Nord. Dans l'un des bureaux républicains de la ville américaine, tout le monde s'affaire au téléphone. À quelques heures de la présidentielle, les partisans de Donald Trump jettent leurs dernières forces dans la bataille. Leur champion, qui continue son marathon de meetings, doit passer par l'État lundi soir, partant de la Floride pour finir dans le New Hampshire. Et cette étape au milieu de la côte est est cruciale.
Swing state. De fait, la Caroline du Nord est l'un de ces swing states dont les résultats électoraux peuvent faire basculer le score final. Donald Trump sait qu'il en a absolument besoin pour avoir une chance d'approcher la barre fatidique des 270 grands électeurs. Sur le terrain, ses troupes le savent aussi. Alors à Raleigh, les volontaires défilent, très motivés. Mais toujours très expérimentés, à l'image de Gail, venue prêter main forte pour la première fois depuis le début de cette campagne. "Je suis souvent tombée sur les répondeurs", confie-t-elle. "Et puis, malheureusement, j'ai aussi eu des gens qui avaient déjà voté... pour l'autre candidate."
Amateurisme. Un amateurisme qu'on retrouve moins chez les soutiens d'Hillary Clinton. "C'est une chose d'avoir beaucoup de volontaires, c'en est une autre d'être efficace pour vraiment chercher des voix", s'amuse Dave, stratège au QG local de la candidate démocrate. Il assure qu'ici, les électeurs qui ont déjà voté sont systématiquement retirés des listes pour éviter de perdre de l'énergie et du temps en campagnes téléphoniques inutiles. "On sait que ça va être très serré. Et c'est pour ça qu'on travaille aussi dur pour être certains de toucher chaque électeur et s'assurer qu'il votera [mardi]."
Des troupes qui s'amenuisent. Les militants pour Hillary Clinton peuvent en outre se réjouir de posséder dix fois plus de bureaux de campagne que ceux qui soutiennent Donald Trump, 30 contre seulement trois. Un écart qui n'effraie pas les partisans du milliardaire républicain. "Avec un quart des volontaires, on gagne deux fois plus de vote", assure Don, qui compte plus sur la puissance du message du candidat que sur le nombre de volontaires. "Donald Trump parle aux sentiments, à ce que vous avez dans l'estomac. Et les gens comprennent, ils connectent tout de suite."
Reste, en revanche, un obstacle auquel les deux camps sont confrontés dans la dernière ligne droite : cette lassitude qui, au bout du fil comme derrière leur porte, a gagné les électeurs américains.