Ingrid Betancourt, séquestrée durant six ans par les Farc en Colombie, a demandé que l'ex-guérilla dédommage ses victimes, mercredi lorsqu'elle a témoigné devant la juridiction spéciale issue de l'accord de paix signé en 2016.
Des actes après la prise de conscience. "Il faut des condamnations constructives, en parallèle à tout ce qu'ils ont détruit", a déclaré cette ex-otage colombo-française et ancienne candidate présidentielle devant les magistrats de la JEP, lors d'une visio-conférence depuis Paris. Il doit y avoir "des faits concrets qui signifient pour eux une réelle prise de conscience et une vraie reconversion suite au mal qu'ils ont fait", a-t-elle ajouté, durant sa déposition de plus de deux heures devant la JEP, chargée de juger les crimes commis pendant plus d'un demi-siècle de confrontation armée.
Construire des maisons ? Ingrid Betancourt, qui a à plusieurs reprises déclaré qu'elle pardonnait à ses ravisseurs, a suggéré que les anciens rebelles construisent "avec leurs propres mains" des maisons pour les Colombiens qui ont perdu leur foyer à cause des actions des Farc. Mais elle a admis ne pas savoir comment réparer le mal infligé aux familles des ex-otages. "Que peuvent-ils faire pour nous rendre le temps qu'ils nous ont confisqué ? (…) Je n'ai pas de réponse. Je sais seulement que cela doit être des actions de longue durée, un effort et un engagement de leur part", a-t-elle ajouté.