L'armée israélienne a livré lundi des combats acharnés contre le Hamas palestinien à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, alors que la pression internationale monte sur Isräel pour préparer une issue à la guerre incluant la création d'un État palestinien. Israël doit accepter une solution à deux États pour garantir sa sécurité, ont souligné lundi des ministres des Affaires étrangères de l'UE, notamment l'Allemande Annalena Baerbock, avant de rencontrer séparément à Bruxelles leurs homologues israélien et palestinien.
Les principales informations :
- L'armée israélienne livre des combats acharnés à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza
- Pour l'UE, Israël doit accepter une solution à deux États pour garantir sa sécurité
- Le ministre français des Armées, Sébastien Lecornu s'est entretenu avec son homologue israélien, avant de rencontrer Benjamin Netanyahu à Tel-Aviv
- L'armée israélienne a indiqué lundi soir avoir perdu 200 hommes au cours de ses opérations terrestres contre le mouvement terroriste du Hamas dans la bande de Gaza
- Le bilan des personnes tuées par Israël dans le sud du Liban a dépassé les 200 lundi, dont 147 combattants du Hezbollah
Selon Israël, 200 soldats israéliens tués depuis le début de l'opération terrestre à Gaza
L'armée israélienne a indiqué lundi soir avoir perdu 200 hommes au cours de ses opérations terrestres contre le mouvement terroriste du Hamas dans la bande de Gaza, entamées fin octobre.
"Le nombre de soldats tombés à Gaza depuis le 27 octobre est de 200", a déclaré à l'AFP un responsable militaire israélien. L'opération a été lancée en réponse à l'attaque perpétrée par le Hamas le 7 octobre sur le territoire israélien, la plus importante jamais menée depuis la création de l'Etat d'Israël.
Plus de 200 personnes tuées par Israël dans le sud du Liban depuis le 7 octobre
Le bilan des personnes tuées par Israël dans le sud du Liban a dépassé les 200 lundi, dont 147 combattants du Hezbollah, plus de trois mois après le début de l'escalade à la frontière entre les deux pays, selon un décompte de l'AFP. Depuis l'attaque du Hamas palestinien sur le sol israélien le 7 octobre, les échanges de tirs sont quotidiens à la frontière israélo-libanaise entre l'armée israélienne et le Hezbollah libanais, allié du Hamas.
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Le mouvement terroriste a annoncé la mort de trois combattants "sur la route de Jérusalem" lundi, expression désignant ses combattants tués par des tirs israéliens, portant à 202 le nombre de morts, selon un décompte de l'AFP. Le décompte est réalisé à partir des communiqués du Hezbollah et d'autres groupes alliés, dont des factions palestiniennes, ainsi que des sources officielles et civiles.
Parmi les morts figurent 26 civils, dont trois journalistes, ainsi que deux secouristes, un soldat libanais et 20 combattants répartis à part égale entre le Hamas et son allié du Jihad islamique. Ce bilan n'inclut pas le numéro deux du Hamas, Saleh al-Arouri, tué avec six autres responsables et cadres du mouvement lors d'une frappe aérienne attribuée à Israël dans la banlieue sud de Beyrouth, fief du Hezbollah.
"120 personnes" tuées dans les dernières 24 heures à Khan Younès, selon le Hamas
Sur le terrain dans la matinée, des témoins ont fait part à l'AFP de tirs d'artillerie nourris, progression de chars israéliens et d'affrontements violents, près de l'université d'al-Aqsa et de l'hôpital Nasser à Khan Younès. Selon le Hamas, qui a accusé l'armée israélienne d'avoir visé cinq structures abritant 30.000 déplacés, des "120 personnes" ont été tuées dans le secteur "durant les dernières 24 heures". L'armée israélienne a elle annoncé avoir pris le contrôle de postes de commandement du Hamas à Khan Younès.
Le conflit en bref
Entrée dans son 108e jour, la guerre a été déclenchée par l'attaque sans précédent lancée par le mouvement islamiste palestinien le 7 octobre sur le sol israélien, qui a entraîné la mort de plus de 1.140 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP à partir de données officielles israéliennes. Quelque 250 personnes ont été enlevées et emmenées à Gaza, dont une centaine libérées fin novembre en échange de prisonniers palestiniens. Selon le même décompte, 132 otages sont toujours dans le territoire, dont 28 seraient morts.
Israël a juré "d'anéantir" le Hamas, qui a pris le pouvoir dans la bande de Gaza en 2007. Ses opérations militaires y ont fait 25.295 morts, en grande majorité des femmes, enfants et adolescents, selon un nouveau bilan du Hamas.
Dans la cour de l'hôpital Nasser de Khan Younès, où se cachent des responsables du Hamas, selon Israël, des Gazaouis ont mis en terre 40 corps dans une fosse commune lundi, selon l'AFPTV. "Ils ont lâché des bombes au gaz sur nous, provoquant l'étouffement de nombreuses personnes", décrit Saadia Abou Taima. Elle a conduit sa petite-fille suffocante à l'hôpital dans la nuit, mais les médecins n'ont pas pu la sauver, dit-elle.
Des familles fuient la ville de Khan Younès
En fin de matinée, la route vers Rafah, plus au sud, a été prise d'assaut par des familles fuyant la ville par tous les moyens, leurs biens entassés à la va-vite. Livrant sa "version des faits" sur le 7 octobre dans une opération inédite de communication, le Hamas, classé organisation terroriste par Israël, les Etats-Unis et l'Union européenne a reconnu dimanche des "erreurs" ayant provoqué la mort de civils, et exigé "l'arrêt immédiat de l'agression israélienne" à Gaza.
Selon le Wall Street Journal, le renseignement américain estime que jusque là, Israël a tué "environ 20% à 30%" des combattants de ce mouvement, bien loin de son objectif. D'après ce quotidien, les Etats-Unis, le Qatar et l'Egypte, déjà médiateurs d'une trêve en novembre, tentent de négocier la libération des otages en échange d'un retrait israélien de Gaza.
Des proches des otages, mobilisés pour leur retour, ont interrompu lundi une réunion au Parlement israélien. Dans la nuit, familles et sympathisants avaient manifesté près de la résidence officielle du Premier ministre israélien pour réclamer un accord sur leur libération, alors que la contestation du gouvernement s'intensifie en Israël.
Lecornu s'est entretenu avec son homologue israélien
Mais Benjamin Netanyahu a "catégoriquement" rejeté dimanche les "conditions" du Hamas, et reste sourd aux appels internationaux qui se multiplient pour une trêve humanitaire et un règlement à deux États pour l'après-guerre. "Quelles sont les autres solutions", s'est interrogé à Bruxelles le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, "faire partir tous les Palestiniens ? Les tuer ?".
À Tel-Aviv, le ministre français des Armées, Sébastien Lecornu s'est entretenu avec son homologue israélien, Yoav Gallant, avant un rendez-vous avec Benjamin Netanyahu. "Une guerre dans le nord sera un défi pour Israël, mais dévastatrice pour le Hezbollah et le Liban", a assuré le ministre israélien de la Défense lors de l'entretien. Dans la bande de Gaza assiégée, où au moins 1,7 des 2,4 millions d'habitants ont dû fuir leur foyer, beaucoup se massant dans le sud, la situation humanitaire et sanitaire est catastrophique selon l'ONU.
Le conflit exacerbe aussi les tensions entre Israël et les alliés du Hamas réunis par l'Iran au sein d'un "axe de la résistance", notamment le Hezbollah libanais et les rebelles yéménites Houthis. À la frontière israélo-libanaise, où le mouvement islamiste libanais a ouvert un deuxième front contre Israël, des frappes israéliennes ont touché lundi plusieurs villages, selon l'Agence nationale de presse libanaise (NNA). Le Hezbollah a affirmé avoir visé dans la nuit des troupes israéliennes préparant selon lui un "assaut en territoire libanais".