Liban : le Hezbollah affirme qu'il poursuivra la lutte contre Israël, malgré la mort de son chef

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avec AFP , modifié à

Après la mort de son chef, le Hezbollah a affirmé qu'il poursuivrait les combats contre Israël en "soutien" à Gaza. De son côté, un porte-parole de Tsahal a affirmé qu'une invasion terrestre du Liban n'était pas exclue à ce stade. Suivez l'évolution de la situation en direct.

Le Hezbollah a affirmé lundi qu'il poursuivrait sa lutte contre Israël en "soutien" à Gaza et s'est dit "prêt" à faire face à une opération terrestre israélienne au Liban, en dépit de la mort de son chef, Hassan Nasrallah, et des coups intenses qu'il subit. Le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, a estimé de son côté que l'élimination d'Hassan Nasrallah, tué vendredi dans une puissante frappe israélienne sur la banlieue sud de Beyrouth, était "une étape importante, mais pas la dernière".

"Pour assurer le retour des communautés du nord d'Israël, nous utiliserons toutes nos capacités, et vous en faites partie", a-t-il assuré devant des soldats déployés à la frontière israélo-libanaise. Suivez l'évolution de la situation en direct. 

Les principales informations à retenir : 

  • Un successeur à Hassan Nasrallah, chef du Hezbollah tué, sera choisi "à la première occasion"
  • Le chef du Hamas au Liban a également été abattu
  • Pour un porte-parole de l'armée israélienne, une invasion terrestre n'est pas exclue
  • Selon les chiffres des autorités, plus de 1.000 personnes ont été tuées depuis la mi-septembre
  • Les vols d'Air France et Transavia vers Beyrouth et Tel-Aviv depuis Paris sont suspendus au moins jusqu'au 8 octobre inclus

 L'armée israélienne ordonne aux habitants de trois quartiers de la banlieue sud de Beyrouth d'évacuer

L'armée israélienne a ordonné lundi soir aux habitants de trois quartiers de la banlieue sud de Beyrouth, fief du mouvement islamiste armé libanais Hezbollah, d'évacuer leurs immeubles pour leur sécurité. "Vous vous trouvez à proximité d'intérêts et d'installations appartenant au groupe terroriste du Hezbollah et, par conséquent, (l'armée) agira avec force contre eux. Pour votre sécurité et celle des membres de votre famille, vous devez évacuer immédiatement les bâtiments et vous en éloigner sur une distance d'au moins 500 mètres", a déclaré le porte-parole de l'armée israélienne, Avichay Adraee, dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux.

Israël mène "actuellement" des opérations terrestres "limitées" au Liban, selon Washington

Israël a informé les Etats-Unis qu'il entendait mener des opérations terrestres "limitées" visant le Hezbollah au Liban, a indiqué lundi le département d'Etat. "Ils nous ont informé d'un certain nombre d'opérations. Ils nous ont dit pour l'instant qu'il s'agit d'opérations limitées centrées sur l'infrastructure du Hezbollah près de la frontière, mais nous continuons à nous entretenir à ce sujet", a déclaré à la presse le porte-parole du département d'Etat, Matthew Miller.

Il n'était pas immédiatement clair si ces opérations étaient en cours ou en train d'être planifiées. Le porte-parole s'est refusé à livrer des détails de ces conversations, laissant à Israël "le soin de parler de ses opérations militaires". "Nous avons eu des conversations avec eux sur ces opérations, mais le calendrier, l'objectif, le rythme de ces opérations - laissons-les parler", a-t-il affirmé.

Les vols d'Air France et Transavia vers Beyrouth et Tel-Aviv suspendus jusqu'au 8 octobre inclus

Les vols d'Air France et Transavia vers Beyrouth et Tel-Aviv depuis Paris sont suspendus au moins jusqu'au 8 octobre inclus "en raison de la situation sécuritaire à destination", a annoncé lundi la maison mère des compagnies aériennes. La reprise des liaisons avec la capitale libanaise, suspendues le 18 septembre, et avec la grande ville israélienne, qui avaient été relancées le 21 après une interruption de trois jours, "restera soumise à une évaluation de la situation sur place", a précisé le groupe Air France-KLM dans un communiqué.

Le chef du Hezbollah au Liban tué par Israël...

Après un an d'échanges de tirs à la frontière, en marge de la guerre dans la bande de Gaza, Israël a déplacé depuis la mi-septembre le coeur de ses opérations militaires vers le nord, afin d'affaiblir le Hezbollah et permettre le retour de dizaines de milliers d'habitants déplacés par les tirs de roquettes incessants. Dans un discours télévisé, le numéro deux du Hezbollah, Naïm Qassem, a déclaré lundi que le mouvement islamiste libanais, soutenu par l'Iran, choisirait un successeur à Hassan Nasrallah "à la première occasion".

Malgré une intense campagne de frappes aériennes menée depuis une semaine par Israël et la mort de plusieurs chefs du mouvement, il a affirmé lundi que le Hezbollah était "prêt" à repousser une éventuelle offensive terrestre israélienne. Naïm Qassem a ajouté que son mouvement, allié du Hamas, poursuivrait sa lutte contre Israël "en soutien à Gaza", où l'armée israélienne mène depuis le 7 octobre 2023 une offensive en riposte à l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien.

Israël, qui a déployé des renforts à sa frontière nord avec le Liban, avait une nouvelle fois promis, après la mort de Hassan Nasrallah , de combattre ses "ennemis" et de les "éliminer" partout où ils se trouvent.

Naïm Qassem a affirmé que Nasrallah avait été tué en compagnie de quatre autres personnes, démentant la mort d'une vingtaine de membres du Hezbollah annoncée par Israël. Il n'a pas précisé quand son successeur serait désigné, ni quand se dérouleraient ses obsèques.Dans un contexte régional explosif, l'Iran, ennemi juré d'Israël, a assuré lundi qu'il ne "déploierait" pas de combattants au Liban.

... tout comme le chef du Hamas au Liban 

Lundi, le Hamas a annoncé que son chef au Liban, Fatah Charif Abou al-Amine, avait été tué dans une frappe dans le sud du pays . L'armée israélienne a confirmé l'avoir "éliminé". Après plusieurs bombardements ces derniers jours sur la banlieue sud de Beyrouth, fief du Hezbollah, une frappe a visé lundi un immeuble du centre de la capitale, pour la première fois en un an d'escalade militaire. Le Front populaire pour la libération de la Palestine (FPLP), une organisation palestinienne laïque de gauche qualifiée de terroriste par Israël et l'Union européenne, a annoncé la mort de trois de ses membres.

L'armée israélienne n'a pas commenté ces informations.

Vers une invasion terrestre ? 

Selon un porte-parole de l'armée israélienne, une invasion du Liban n'est pas exclue à ce stade . Une possible opération terrestre qui ne surprendrait pas Régis Le Sommier, journaliste, spécialiste des questions internationales. Mais une telle décision comporte des risques, explique-t-il. "Le Hezbollah est aujourd'hui une organisation qui a une expérience militaire absolument considérable. Il est possible que Tsahal envahisse le Liban-Sud. Simplement, ça va être extrêmement sanglant, surtout si les Iraniens viennent à la rescousse du Hezbollah", affirme-t-il.

Un million de déplacés

Au total, plus de mille personnes ont été tuées au Liban depuis la mi-septembre, selon les autorités. Le bilan d'une frappe israélienne dimanche près de Saïda, dans le sud, s'est alourdi à 45 morts, selon le ministère de la Santé. Le Premier ministre, Najib Mikati, a affirmé que près d'un million de personnes pourraient avoir été déplacées par les bombardements israéliens.

Lundi avant l'aube, l'armée a annoncé avoir frappé des dizaines de cibles du Hezbollah dans la région de la Békaa, dans l'est du Liban, parmi lesquelles "des dizaines de lanceurs et de bâtiments où étaient stockées des armes". Selon les autorités libanaises, six secouristes du Hezbollah ont été tués par une frappe dans cette région. L'armée a aussi indiqué avoir "réussi à intercepter une cible aérienne suspecte entrée depuis le Liban en territoire israélien" lundi matin.

L'Arabie saoudite, très influente au Liban, a appelé lundi au respect de la "souveraineté et de l'intégrité territoriale" de ce pays, exprimant sa "grande préoccupation" face à l'intensification du conflit entre le Hezbollah et Israël, alors que se poursuit l'offensive israélienne dans la bande de Gaza.

Dans le territoire palestinien, bombardé sans répit depuis un an en riposte à l'attaque du 7 octobre, le nombre de frappes israéliennes a cependant baissé de manière significative ces derniers jours, selon des journalistes de l'AFP qui ont signalé trois ou quatre frappes pendant la nuit de dimanche à lundi.