Les frappes israéliennes contre le Hezbollah ont fait 492 morts lundi au Liban, a annoncé le Centre des opérations d'urgence. Dans le pays les bombardements de cette journée ont été de loin les plus meurtriers en près d'un an d'échanges de tirs en marge de la guerre à Gaza. En dépit des multiples appels à la retenue de la communauté internationale, l'escalade militaire n'a cessé de s'aggraver ces derniers jours entre l'armée israélienne et le puissant Hezbollah libanais, soutenu par l'Iran, faisant redouter une spirale incontrôlable.
Les principales informations :
- 274 morts dont 21 enfants et plus de 700 blessés dans des frappes israéliennes dans le sud du Liban, des milliers de familles déplacées
- L'armée israélienne dit avoir dit avoir frappé "environ 800 cibles" du Hezbollah au Liban lundi
- Le Hamas dénonce l'"agression barbare" d'Israël contre le Liban
- Le secrétaire général de l'ONU s'est inquiété dimanche que le Liban devienne un "autre Gaza"
Frappes israéliennes au Liban: 492 morts, dont 35 enfants selon le ministère de la Santé
Les frappes israéliennes contre le Hezbollah ont fait 492 morts lundi au Liban, dans le sud et l'est du pays, parmi lesquels 35 enfants, selon le Centre des opérations d'urgence du ministère de la Santé. "Les frappes aériennes ont causé le martyre de 492 personnes, dont 35 enfants et 58 femmes, et blessé 1.645 autres", a déclaré le Centre des opérations d'urgence, le plus lourd bilan en près d'un an de violences.
L'armée israélienne dit avoir tué "un grand nombre" de membres du Hezbollah dans des frappes au Liban
L'armée israélienne a indiqué avoir tué lundi "un grand nombre de terroristes" du Hezbollah dans les frappes aériennes qui ont visé le mouvement islamiste au Liban, le ministère libanais de la Santé ayant fait état lundi d'un bilan global de plus de 350 morts. "Parmi les personnes tuées figurent un grand nombre de terroristes du Hezbollah qui se trouvaient à proximité des armements que nous avons ciblés", a déclaré le porte-parole de l'armée, le contre-amiral Daniel Hagari, lors d'un point presse dans la soirée, sans fournir de précision chiffrée.
Joe Biden dit "travailler à une désescalade" au Liban
Joe Biden a dit lundi qu'il "travaillait à une désescalade" au Liban, où l'armée israélienne multiplie les frappes meurtrières, en recevant à la Maison Blanche le président émirati Mohammed ben Zayed al-Nahyane. "Nous travaillons à une désescalade qui permettrait aux gens de regagner leurs maisons en toute sécurité", a dit le président américain.
Le commandant du Hezbollah pour le front sud visé
Le commandant du Hezbollah pour le front sud du Liban avec Israël a été visé par une frappe israélienne sur la banlieue sud de Beyrouth lundi soir, a indiqué à l'AFP une source proche de la formation pro-iranienne. Ali Karaké, visé par le raid, est le numéro trois militaire du Hezbollah, a ajouté la source sans pouvoir préciser son sort. Le numéro deux, Ibrahim Aqil, avait été tué dans une frappe israélienne sur la banlieue sud vendredi et le numéro un, Fouad Chokr, dans un raid similaire sur ce bastion du Hezbollah le 30 juillet.
L'armée israélienne dit avoir dit avoir frappé "environ 800 cibles" du Hezbollah
L'armée israélienne a indiqué lundi que des frappes aériennes avaient touché "environ 800 cibles" du mouvement islamiste Hezbollah au Liban, les plus meurtrières depuis le début des échanges de tirs transfrontaliers en octobre dernier. Dans la foulée, elle a dit avoir mené "une frappe ciblée" à Beyrouth.
Depuis lundi matin, l'armée a mené "des frappes aériennes préventives et de grande envergure contre des cibles terroristes du Hezbollah au Liban", a-t-elle précisé dans un communiqué, ajoutant que celles-ci avaient touché "environ 800 cibles terroristes du Hezbollah dans le sud du Liban et dans la région de la Békaa, à l'intérieur du territoire libanais".
Nouveau bilan de 274 morts au Liban, des milliers de familles déplacées
Un total de 274 personnes, dont 21 enfants, sont mortes dans les frappes israéliennes qui ont visé le sud du Liban, selon le ministère libanais de la Santé qui communique un nouveau bilan. Des milliers de familles ont également été déplacées. Par ailleurs, les autorités du pays estiment à 5.000 le nombre de blessés "en moins d'une semaine".
Le président iranien accuse Israël de vouloir "élargir le conflit" au Moyen-Orient
Le président iranien Massoud Pezeshkian a accusé lundi Israël de vouloir "élargir" le conflit au Moyen-Orient, soulignant que cela ne "bénéficierait à personne" et insistant sur le fait que Téhéran ne cherche pas à "déstabiliser" la région. "Nous savons mieux que quiconque que si une guerre plus importante devait éclater au Moyen-Orient, cela ne bénéficierait à personne dans le monde. C'est Israël qui cherche à élargir ce conflit", a-t-il déclaré à New York lors d'une table ronde avec des journalistes, en marge de l'Assemblée générale de l'ONU où les discours des chefs d'Etat et de gouvernement démarrent mardi.
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Le nouveau président iranien a assuré par ailleurs vouloir discuter avec les Occidentaux au sujet de la guerre en Ukraine, niant fournir des armes à la Russie dont il a condamné "l'agression". "Nous sommes prêts à nous asseoir avec les Européens et les Américains pour avoir un dialogue et des négociations. Nous n'avons jamais approuvé l'agression contre le territoire ukrainien", a-t-il déclaré lors d'une table-ronde avec des journalistes en marge de l'Assemblée générale de l'ONU.
Israël est train d'inverser le "rapport de forces" dans le nord
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu affirme qu'Israël "anticipe les menaces" après les frappes sur le Liban. Il a également affirmé lundi que Israël était en train d'inverser le "rapport de forces" dans le nord du pays, après les frappes contre le Hezbollah dans le sud du Liban voisin. "La politique d'Israël n'est pas d'attendre les menaces mais de les anticiper, ce que nous faisons", a déclaré Benjamin Netanyahu lors d'une rencontre sécuritaire à Tel-Aviv, selon un communiqué de son bureau.
Le Hamas dénonce l'"agression barbare" d'Israël contre le Liban
Le mouvement islamiste palestinien Hamas a condamné lundi les frappes israéliennes meurtrières visant son allié du Hezbollah au Liban, en les qualifiant "d'agression barbare". "Cette agression barbare à grande échelle est un crime de guerre", a-t-il affirmé dans un communiqué, en soulignant sa "solidarité (...) avec (ses) frères du Hezbollah et le peuple libanais frère".
182 morts dans le sud du Liban après des frappes israéliennes
Le Premier ministre libanais, Najib Mikati, a dénoncé "un plan de destruction" de son pays, où les hôpitaux ont été mis en alerte dans le sud et l'est face à l'afflux de blessés tandis que les écoles ont fermé pour deux jours dans plusieurs régions. Les frappes israéliennes "sur les localités et les villages du sud" ont fait lundi "182 morts et 727 blessés", dont "des enfants, des femmes et des secouristes", selon le ministère libanais de la Santé.
Dans la panique, des centaines de Libanais fuyaient les zones bombardées, selon un responsable local. Des centaines de voitures transportant des familles étaient coincées dans des embouteillages à Saïda, la grande ville du sud, selon des photographes de l'AFP.
Des nouvelles frappes de "grande envergure" dans la vallée de Békaa
Lundi, l'armée israélienne a annoncé avoir ciblé au Liban plus de 300 sites du Hezbollah, qui tire des roquettes depuis près d'un an vers le territoire israélien en soutien au Hamas palestinien, en guerre contre Israël dans la bande de Gaza. L'armée a ajouté qu'elle élargissait l'étendue de ses bombardements et que de nouvelles frappes "de grande envergure" allaient viser la vallée de la Békaa, un bastion du Hezbollah dans l'est du Liban. Elle a demandé à ses habitants de s'éloigner des entrepôts d'armes du mouvement islamiste, après avoir lancé le même appel à la population du sud.
Les frappes de lundi ont visé le sud, notamment les abords de la ville côtière de Tyr, et l'est du Liban, dégageant d'épais champignons de fumée, selon des correspondants de l'AFP et des témoins. Le Hezbollah a annoncé avoir frappé trois cibles dans le nord d'Israël.
"Nous vivons désormais sous les bombardements, nous nous couchons et nous nous réveillons avec eux", a confié à l'AFP Wafaa Ismaïl, une femme au foyer de 60 ans, depuis son village de Zaoutar, dans le sud du Liban. Selon l'agence officielle ANI, des Libanais "à Beyrouth et dans plusieurs régions" ont reçu sur leurs téléphones fixes des appels à évacuer émanant d'Israël.
Le Hezbollah promet de continuer à attaquer Israël "jusqu'à la fin de l'agression à Gaza"
Alors que le front de la guerre s'est déplacé ces derniers jours vers le Liban, le Hezbollah a promis de continuer à attaquer Israël "jusqu'à la fin de l'agression à Gaza". Dimanche, les tirs de roquettes ont atteint pour la première fois les environs d'Haïfa, le grand port du nord d'Israël. Les rues de la ville, survolée à intervalles réguliers par des avions de combat, étaient désertes lundi, selon un journaliste de l'AFP.
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"Je n'ai pas peur pour moi mais pour mes trois enfants", a témoigné Ofer Levy, un officier des douanes de 56 ans qui vit à Kiryat Motzkin, dans le nord d'Israël. "Aucun pays ne peut vivre comme ça", a-t-il ajouté. Selon l'armée, des centaines de milliers de personnes ont dû se réfugier dans des abris dans le nord, où les écoles sont fermées jusqu'à lundi inclus.
"Conséquences dangereuses"
Les échanges de tirs entre Israël et le Hezbollah ont gagné en intensité depuis la vague d'explosions spectaculaires des appareils de transmission du mouvement, attribuée à Israël, qui a fait 39 morts et 2.931 blessés, selon les autorités libanaises, les 17 et 18 septembre à travers le Liban. Vendredi, une frappe israélienne sur un immeuble de la banlieue sud de Beyrouth a tué 16 membres de la force d'élite du Hezbollah, dont son chef, Ibrahim Aqil. Le raid a fait 45 morts au total dont des civils, selon les autorités libanaises.
"Nous avons infligé au Hezbollah une série de coups qu'il n'aurait jamais imaginés", a affirmé dimanche le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, répétant qu'Israël était déterminé à permettre le retour chez eux des dizaines de milliers d'habitants qui ont fui la zone frontalière.
"Nous saurons atteindre quiconque menace les citoyens d'Israël", a averti le chef d'état-major, le général Herzi Halevi. Il s'agit "d'un message au Hezbollah, au Moyen-Orient et au-delà". "Les menaces ne nous arrêteront pas: nous sommes prêts à tous les scénarios militaires", a lancé dimanche le numéro deux du Hezbollah, Naïm Qassem. L'Iran a mis en garde, lundi, Israël contre "les conséquences dangereuses" de ses attaques au Liban tandis que le Hamas a dénoncé une "agression barbare".