Pourquoi le voyage d'Emmanuel Macron en Lituanie s'annonce délicat

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Hadrien Bect, édité par

Emmanuel Macron doit s'envoler pour la Lituanie, lundi, après le Conseil des ministres. Dans cette région excentrée de l'Europe, le chef de l'État devrait immanquablement s'exprimer sur la contestation populaire à l'œuvre chez le voisin biélorusse. Et sur ce point, sa position est extrêmement délicate.

Emmanuel Macron passera la soirée en Lituanie, lundi, mais c'est sur la Biélorussie voisine qu'il est attendu, près de deux mois après le début des manifestations contre le pouvoir d'Alexandre Loukachenko dans ce pays. À Vilnius, où les dirigeants attendent son soutien clair contre les pressions russes, la partition du chef de l'État s'annonce compliquée à mettre en musique.

Vilnius s'oppose à Moscou

Avec ses voisins baltes estoniens et lettons (Emmanuel Macron se déplacera ensuite à Riga), la Lituanie soutient en effet activement les manifestants anti-Loukachenko. Le pays a aussi imposé des sanctions contre certains hauts fonctionnaires biélorusses, alors que l'Union européenne tarde à le faire.

Emmanuel Macron va-t-il apporter son soutien dans ce dossier ? Le chef de l'État maintient qu'une partie de la solution passe par un dialogue avec la Russie. "J'ai parlé à Vladimir Poutine le 14 septembre, le jour où il recevait Loukachenko à Sotchi", a-t-il avancé au JDD avant ce déplacement. "Je lui ai dit que la Russie a un rôle à jouer, et ce rôle peut être positif s'il pousse Loukachenko à respecter la vérité des urnes et à libérer les prisonniers politiques. C'était il y a quinze jours, nous n'y sommes pas." 

Rencontre avec Tikhanovskaïa ?

Sur le "rôle" à jouer par la Russie, le chef de l'État devra convaincre ses homologues baltes, tout comme il devra leur expliquer son attitude vis-à-vis de Moscou. Car à Vilnius, les relations avec le voisin russe sont notoirement mauvaises. Une partie de la classe politique s'interroge d'ailleurs sur une trop grande proximité entre Paris et Moscou.

Le Président français pourrait aussi rencontrer Svetlana Tikhanovskaïa, l'opposante numéro un à Alexandre Loukachenko exilée à Vilnius, à 30 km de la frontière biélorusse. Pourtant, selon les informations d'Europe 1, l'Élysée hésite à organiser cette rencontre, preuve de la position délicate dans laquelle se trouve Emmanuel Macron.