La Russie, inquiète des progrès du groupe Etat islamique en Afghanistan, a offert mercredi aux forces afghanes 10.000 kalachnikovs au titre de la coopération "contre le terrorisme", à l'heure où le gouvernement afghan tente de relancer le processus de paix avec les talibans. Livrés en grande pompe sur le tarmac de l'aéroport militaire de Kaboul, les 10.000 fusils d'assaut seront "directement transférés à nos forces de sécurité", a déclaré Hanif Atmar, conseiller à la sécurité nationale du président afghan Ashraf Ghani. Ils serviront à combattre le "terrorisme international, une menace pour l'Afghanistan, pour toute la région mais aussi pour nos amis russes".
"Efforts pour la paix". "Nous poursuivons nos efforts pour la paix, mais notre Nation doit être capable de se défendre", a aussi expliqué Hanif Atmar. Malgré les 60 milliards de dollars dépensés par Washington depuis 14 ans pour les équiper et les former, les forces de sécurité afghanes ont toutes les peines du monde à contenir les talibans. Kaboul tente de renouer un dialogue avec les talibans pour ramener la paix dans un pays déchiré par un conflit qui dure depuis la chute du régime islamiste en 2001. Mardi, à l'issue d'une nouvelle réunion quadripartite avec la Chine, les Etats-Unis et le Pakistan, l'Afghanistan a dit "espérer" qu'une date soit fixée d'ici début mars pour la reprise de ce dialogue direct, interrompu l'été dernier. Les talibans n'ont pas encore réagi à cette annonce.
La Russie absente.La Russie ne faisait pas partie de ce quartette. Et pour cause : dans une interview donnée il y a 10 jours à l'agence de presse publique Ria Novosti, Zamir Kaboulov, le représentant spécial du Kremlin pour l'Afghanistan a dit en avoir "assez de s'associer à toutes les initiatives lancées par Washington" pour restaurer la paix, des entreprises "futiles", selon lui.