Le prix de médecine est, lundi, le premier des Nobel décerné en 2017, une saison qui devrait permettre de tourner la page Dylan, facétieux lauréat l'an dernier du prix de littérature. Viendront ensuite deux autres prix scientifiques : physique et chimie, puis la paix, l'économie et la littérature, dont la secrète Académie suédoise, qui le décerne, n'a pas encore dévoilé la date de l'annonce. Le petit dernier des prix Nobel, celui d'économie, sera décerné le 9 octobre.
Cancer du sein vs hépatite C. Comme chaque année, les spéculations vont bon train. Le jeu des prédictions reste périlleux, face au grand nombre de chercheurs dignes de la récompense. Le lauréat du prix de médecine et de physiologie doit être annoncé au plus tôt à 11h30. Le quotidien de référence Dagens Nyheter a évoqué l'Américain Dennis Slamon, pour son travail sur le traitement du cancer du sein mais aussi son compatriote James Allison, pionnier d'une immunothérapie qui permet de mobiliser le système immunitaire pour combattre les cellules cancéreuses, et lauréat 2015 du prix Lasker, considéré comme le Nobel américain de médecine. Si cette méthode était récompensée, il pourrait partager le prix avec Arlene Sharpe et Gordon Freeman. Selon la radio publique suédoise SR, le prix pourrait aller à des chercheurs qui ont travaillé sur le traitement contre l'hépatite C, l'Allemand Ralf Bartenschlager et les Américains Charles Rice et Michael Sofia, récompensés par le Lasker en 2016.
Ondes gravitationnelles ? Pour la physique, revient régulièrement dans les discussions la détection des ondes gravitationnelles, avancée capitale de la recherche qui confirme une prédiction d'Albert Einstein dans sa théorie de la relativité générale. Mais la première observation remonte seulement à septembre 2015, ce qui pourrait être jugé comme trop récent par le comité Nobel. Selon Dagens Nyheter, le jury pourrait choisir de récompenser la découverte d'exoplanètes par les astrophysiciens suisses Michel Mayor et Didier Queloz.
Le CRISPR récompensé ? Le quotidien imagine un jury de chimie qui consacrerait la méthode de manipulation génétique CRISPR/Cas9 ou "ciseaux moléculaires" mise au point par le duo féminin franco-américain, Emmanuelle Charpentier et Jennifer Doudn,a ou le favori des internautes John Goodenough, électrochimiste américain de 95 ans à qui l'on doit les batteries et piles au lithium. Si le CRISPR était récompensé, le prix pourrait également aller à l'Américain Feng Zhang qu'une bataille de brevets autour de cette technologie oppose aux deux chercheuses. Pour SR, la découverte de nouveaux matériaux pourrait être plébiscitée.
Et pour le Nobel de la paix ? La question nucléaire domine dans les pronostics du Nobel de la paix, le seul décerné à Oslo, sur fond d'escalade entre Washington et Pyongyang après le sixième essai nord-coréen mais aussi d'incertitudes sur l'accord iranien, que le président américain Donald Trump a menacé de "déchirer". Le suspense prendra fin vendredi. En attendant, deux acteurs-clés de cet accord, les chefs des diplomaties européenne Federica Mogherini et iranienne Mohammad Javad Zarif, ont les faveurs du directeur de l'Institut de recherche pour la paix d'Oslo (Prio), Henrik Urdal.
Sont aussi en lice les "Casques blancs" syriens, le médecin congolais Denis Mukwege, le blogueur saoudien emprisonné Raef Badaoui et l'Américain Edward Snowden, qui a révélé l'ampleur de la surveillance électronique par la NSA.
En littérature, un choix classique ? Pour le prix Nobel de littérature, la liste aussi est longue qu'incertaine. La consécration de Bob Dylan avait fait couler tellement d'encre que les 18 académiciens devraient miser cette année sur un littérateur plus orthodoxe comme l'Italien Claudio Magris, le Kenyan Ngugi wa Thiong'o, la Canadienne Margaret Atwood, le Franco-Libanais d'origine syrienne Adonis.