Les députés russes ont apporté mercredi un soutien écrasant à un projet de loi prévoyant un allègement des peines prévues en cas de violence domestique, au grand dam d'organisations de défense des femmes qui y voient un encouragement aux mauvais traitements.
Du pénal au civil. Le texte, en faveur duquel la Douma d'Etat (chambre basse du parlement) s'est prononcée en deuxième lecture par 385 voix pour et deux contre, requalifie en infractions civiles les voies de fait visant un proche, lorsque la victime ne subit pas de violences graves.
Les partisans du projet de loi, dont des membres du parti Russie unie du président Vladimir Poutine, disent vouloir ainsi préserver le droit des parents à punir leurs enfants et réduire la capacité de l'Etat à se mêler de la vie familiale.
"Immunité des tyrans domestiques." "C'est un vote historique, car dans certains pays, le rôle de l'Etat dans la vie familiale est beaucoup trop important", a déclaré Andreï Issaïev, un député de Russie unie. Les organisations féministes y voient une mesure rétrograde. "Cette loi accorde l'immunité pour les tyrans domestiques", déplore ainsi Maria Mokhova, directrice d'un centre de crise pour femmes battues.