Des milliers d'habitants de la capitale sierra-léonaise se sont rués ce weekend dans une décharge publique pour y déterrer des poulets avariés importés du Brésil et ensevelis par les autorités sanitaires pour éviter toute contamination, ont déploré des responsables.
Les poulets recouverts de boue. Ces poulets ont été importés le 12 juillet du Brésil par un homme d'affaires, mais jugés impropres à la consommation par les services de santé du pays. Les carcasses ont alors été enterrées dans un dépôt d'ordures de l'est de Freetown, mais des milliers de personnes ont assiégé le site pour récupérer une partie des stocks, a indiqué le ministère de la Santé. La police a fait usage samedi de gaz lacrymogènes et de balles en caoutchouc pour tenter d'empêcher les habitants d'emporter ces poulets recouverts de boue, et ensevelis au milieu de "déchets humains, d'ordures domestiques et d'eaux usées industrielles" selon le ministère qui craint des intoxications alimentaires.
Des blessés. Des habitants ont réussi à déterrer les poulets à mains nues, avec des pelles, voire à l'aide de couteaux, a témoigné, tout sourire, Aminata Kamara, une jeune mère habitant près de la décharge, en tenant deux sacs de ces poulets avariés qu'elle s'apprêtait à laver à l'eau. Des heurts avec les policiers, débordés par la foule voulant emporter les poulets avariés, ont fait des blessés légers, ont indiqué des sources policières. Quarante personnes ont été arrêtées et plusieurs autres étaient recherchées après ces accrochages, selon ces sources.
Des poulets saisis. Des cargaisons de poulets qui n'avaient pas été ensevelies par les autorités et qui se trouvaient dans des commerces ont été saisies par la police et des agents du ministère de la Santé, qui cherchent à stopper leur dissémination dans ce pays pauvre. Des organisations de la société civile ont, elles, réclamé une enquête sur cette affaire et exigé l'arrestation de l'importateur de ces poulets, toujours recherché selon des sources policières.