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M.B. , modifié à
Didier François, journaliste spécialiste de la défense pour Europe 1, analyse l'opération menée en Syrie dans la nuit de vendredi à samedi par la France, le Royaume-Uni et les Etats-Unis.
INTERVIEW

La réponse n'a pas tardé à venir. Après les accusations d'utilisation d'armes chimiques visant le régime syrien, la France, le Royaume-Uni et les Etats-Unis ont déclenché, dans la nuit de vendredi à samedi, vers 3 heures du matin, des frappes militaires contre trois cibles près de Damas et Homs. Une opération "combinée" décryptée par Didier François, journaliste spécialiste de la défense pour Europe 1.

Des missiles tirés depuis des navires et des avions. Les missiles et les bombes ont été envoyés depuis l'air et la mer. "Il y a des navires au large de la Syrie", rappelle en effet Didier François. Notamment une frégate française, capable de tirer des missiles de précision. "Il y a donc eu une première vague de missiles tirés par les navires." En amont, des avions ont décollé pour larguer, eux aussi, missiles et bombes. La France a ainsi envoyé des Rafale. "Tout ça a convergé vers 3 heures du matin pour des frappes simultanées et combinées", résume Didier François.

Au millimètre. Une "opération extrêmement complexe planifiée depuis plus d'une semaine", poursuit le spécialiste. Car les contraintes et les facteurs à prendre en compte sont nombreux. "Il faut planifier en interne et en interallié. Il fallait faire bien attention de taper [les cibles permettant de fabriquer des armes] chimiques sans toucher aux Russes et aux Iraniens" présents sur le territoire syrien. "Tout ça a été fait au millimètre", note Didier François.

Les Russes n'ont "pas bougé". Par ailleurs, le spécialiste souligne que les Russes n'ont "pas bougé" militairement, ce qui est "une excellente chose" pour les forces occidentales. "Si les Russes étaient rentrés dans l'affaire avec leurs missiles, une défense antiaérienne ou balistique, ou même des manœuvres extrêmement agressives comme la semaine dernière, où il y avait eu des survols extrêmement agressifs de la frégate française par des Russes", alors une escalade aurait pu être à craindre. Là, bien que la Syrie ait promis une riposte, elle ne se trouve pas en capacité de répondre.