L'assaut sur la ville de Raqqa en Syrie a commencé mardi matin après une nuit de bombardements massifs menés par l'aviation de la coalition sur les positions retranchées de l'État islamique (EI).
La conquête stratégique de la division 18. "Des colonnes de miliciens kurdes et arabes ont attaqué sur trois fronts et fait face à des affrontements très violents. Au nord, à l'est et à l'ouest de la ville, les assaillants ont réussi à percer les premières lignes de défense de l'EI au sud-est de la ville. Des avancées ont aussi été réalisées sur l'ancien casernement de la fameuse division 18, une immense base aérienne au nord de la ville", détaille Didier François, spécialiste Défense pour Europe 1.
Une échappatoire possible au sud. "Cette conquête pourrait servir de base arrière avec une capacité d'accueil d'hélicoptères", souligne-t-il. La bataille de Raqqa ne fait cependant que commencer : elle sera "longue, dure", comme l'a rappelé le général américain qui dirige cette opération, Steve Townsend. "Elle a commencé il y a sept mois. Il a fallu encercler la ville sur ses trois fronts, avec 3.000 djihadistes environ à l'intérieur. Le sud reste ouvert, c'est une échappatoire possible pour les djihadistes mais il faudrait traverser l'Euphrate et un grand désert sous la menace des frappes aériennes", souligne Didier François.
Asséner un "coup décisif" à l'EI. L'assaut lancé sur Raqqa vise à asséner un "coup décisif" à l'EI, a déclaré mardi la coalition antidjihadistes, dirigée par Washington. Outre la ville de Raqqa, l'EI contrôle toujours en Syrie des régions du sud de la province de Raqqa, ainsi qu'une grande partie de la province voisine de Deir Ezzor, riche en pétrole. Il occupe aussi des secteurs de la province centrale de Homs et a une présence minime dans les provinces de Hama (centre), d'Alep (nord), de Deraa (sud) et de Damas.