Enquête pour pédophilie contre un ministre du Vatican : le pape a "des doutes"

Le pape François a tenu une conférence de presse dans l'avion qui le ramenait des JMJ. © Filippo MONTEFORTE / POOL / AFP
  • Copié
avec AFP , modifié à

"Nous devons éviter tout procès médiatique", a estimé le pape, appelant à attendre les conclusions de l'enquête. 

Le pape François a déclaré dimanche avoir "des doutes" sur les soupçons de pédophilie visant le cardinal australien George Pell, numéro trois du Vatican, visé par des accusations qu'il dément catégoriquement.

"Il y a des doutes". "Au début, les informations étaient confuses. Puis toutes les accusations sont arrivées et l'enquête de police a débuté. Il ne serait pas correct de juger avant la conclusion de cette enquête", a estimé le pape lors d'une conférence de presse dans l'avion qui le ramenait de Pologne. "Il y a des doutes, et 'in dubio pro reo' (le doute doit profiter à l'accusé). Nous devons éviter tout procès médiatique, un procès qui s'appuie sur les ragots", a-t-il ajouté. Mgr Pell, le plus haut représentant de l'Église catholique en Australie, nommé début 2014 "ministre" de l'Économie du Vatican pour remettre de l'ordre dans la gestion et les finances du micro-État, fait l'objet d'une enquête policière après des accusations d'attouchements et d'exhibition remontant aux années 1970 ou 1980.

Une période de "dissimulations". En annonçant jeudi cette enquête, la police a souligné qu'elle n'avait pas encore décidé si le prélat devait faire l'objet de poursuites. Il y a quelques mois, George Pell, 75 ans, avait longuement témoigné par visioconférence depuis Rome devant une commission d'enquête australienne chargée d'examiner la réaction de l'Église catholique australienne aux accusations de pédophilie visant des prêtres, datant pour la plupart des années 1970. George Pell avait démenti en avoir eu connaissance à l'époque tout en reconnaissant que l'Église catholique avait connu une période "de crimes et de dissimulations". Concernant les accusations portées directement contre lui, le cardinal a apporté un démenti formel dès jeudi, en laissant entendre qu'il était victime d'une "campagne de diffamation".