Donald Trump a été félicité par des dizaines de chefs d’États après son élection mercredi. Dans quelques semaines, il sera leur égal, pour discuter et négocier avec eux. François Hollande l’a félicité et lui a adressé une lettre, dans laquelle il souhaite des échanges sans tarder. Le langage diplomatique a coutume de rappeler que la France est la plus vieille alliée des États-Unis. Mais rien n'indique que notre pays occupe une place si importante dans l'esprit du futur président américain.
Pas de lien politique. D’abord, d’un point de vue politique, le lien entre la France et Donald Trump est proche du néant. Nous n'avons trouvé aucun responsable français qui ait déjà rencontré ni même approché le milliardaire. Et ce y compris au Front National, qui s’est réjoui hier de la victoire du candidat Républicain, y compris aussi chez Les Républicains français. Aucune approche non plus de la part de la centaine de députés du groupe d’amitié France-États-Unis à l’Assemblée Nationale. Et même à l’Elysée, on ne sait pas à qui s’adresser aujourd’hui, car Donald Trump n’a pas encore d’équipe diplomatique !
Aucune connaissance en France. Le principal conseiller de François Hollande pour les Affaires étrangères a bien effectué un voyage aux États-Unis il y a une semaine, mais il n’a rencontré que des experts et des membres de l’équipe Obama. Personne chez Donald Trump. L'homme d'affaires lui-même disait il y a quelques mois dans une interview, qu’il ne connaissait personnellement aucun homme politique français.
Pas de business en France. Au-delà de la politique, les liens de Donald Trump avec la France semblent extrêmement réduits. Son entreprise, la Trump Organization, n’a aucune activité en France, pas le moindre hôtel. La seule trace du milliardaire dans l'Hexagone remonte aux années 80 : un luxueux bateaux, amarré au port d’Antibes, de 1988 à 1991, au nom de Donald Trump. Un yacht de 85 mètres de long, humblement nommé le Trump Princess.
Des déclarations polémiques sur la France
Cette absence de connaissance mutuelle n'a pas empêché Donald Trump de s'exprimer sur la situation de la France durant la campagne, notamment à l'occasion des attentats du 13 novembre à Paris et du 14 juillet à Nice. "Regardez Paris, avec les lois sur le port d'armes les plus restrictives du monde, personne n'avait d'armes sauf les méchants. Si nos gens étaient armés, s'ils avaient le droit de porter des armes, la situation aurait été très, très différente", avait-il "conseillé" en 2015. Après Nice, il avait estimé que la France était "infectée par le terrorisme", "parce qu'elle a laissé des personnes entrer sur son territoire". Pour protéger les États-Unis de cette "infection", il avait alors proposé de faire subir aux Français un "contrôle extrême" à la frontière.