Ignorer les alertes. Un moustique, même s'il est vecteur du virus Zika, ne gâchera pas le plus grand spectacle à ciel ouvert du monde: les luxueux défilés du carnaval de Rio commencent dimanche soir sur le sambodrome. Le carnaval suit son cours, ignorant les alertes selon lesquelles le virus actif du Zika, transmis par le moustique Aedes Aegypti, a été détecté dans la salive, l'urine, le sang et le sperme de quelques malades, même s'il n'est pas encore établi qu'il se transmet par ces voies.
5 millions de fêtards. Les six premiers défilés des 12 grandes écoles de samba de Rio qui se disputeront le titre prestigieux de "Championne du carnaval 2016" commenceront à 21h30 (23h30 GMT) devant 70.000 spectateurs. Beaucoup d'entre eux se seront couverts de crème anti-moustiques, dont les ventes ont été multipliées par huit par rapport à l'an dernier, a indiqué à l'AFP, le porte-parole des laboratoires Osler qui fabrique un type de répulsif. La plupart des cinq millions de fêtards - dont un million de touristes - qui prennent les rues d'assaut au rythme de la samba dans les "blocos" (les défilés populaires de rues) où la bière coule à flot et la drague est de rigueur, ne semblent guère préoccupés par les craintes autour du Zika qui font la une de la presse mondiale.
Mais les autorités de la ville préfèrent ne pas courir de risques et une quinzaine d'agents sanitaires ont été les premiers à défiler il y a dix jours sur le sambodrome. En combinaison jaune avec masque et lunettes, ils ont pulvérisé les 700 mètres de la piste et les tribunes du sambodrome pour éliminer tout foyer de prolifération du moustique qui transmet également la dengue, la fièvre jaune et la chikungunya.
Le carnaval arrive cette année au milieu d'une explosion de ce virus qui dans 80% des cas ne provoque pas de symptômes mais est associé à une explosion de cas de microcéphalies chez des nourrissons nés de mères infectées par le Zika au début de leur grossesse. Mais, les défilés ont dû également faire face à la récession économique que traverse le Brésil et ont du économiser, faute de sponsors. La crise a été si forte que 48 villes ont décidé d'annuler leur carnaval, certaines pour affecter les fonds à la lutte contre le moustique.