Des crimes contre l'humanité auraient été commis en Érythrée depuis 1991, année où le pays a gagné sa guerre d'indépendance, selon le deuxième rapport de la Commission d'enquête sur les violations des droits de l'homme en Érythrée, publié mercredi à Genève.
"Esclavage", "torture"... Cette Commission, mise en place en 2014 par le Conseil des droits de l'homme de l'ONU, écrit notamment qu'elle "a de bonnes raisons de croire que des crimes contre l'humanité, tels que l'esclavage, l'emprisonnement, la disparition forcée, la torture et d'autres actes inhumains, comme la persécution, le viol et le meurtre, ont été commis en Erythrée depuis 1991". Le rapport souligne aussi que "les Érythréens sont confrontés à un service national illimité, à des détentions arbitraires, à des discriminations basées sur la religion ou l'ethnie, à des violences sexuelles et à des meurtres".
... dans un "climat d'impunité". "L’Érythrée est un État autoritaire, il n'y aucune pouvoir judiciaire indépendant, pas d'assemblée nationale et pas d'institutions démocratiques (...) il y a un climat d'impunité pour les crimes contre l'humanité commis depuis un quart de siècle", a déclaré Mike Smith, président de la Commission d'enquête.
Devant la CIP ? En conséquence, la Commission recommande que le Conseil de sécurité porte le dossier de la situation de l’Érythrée au procureur de la Cour internationale de justice, afin qu'il l'étudie. En outre, la Commission demande aux "États-membres de l'ONU d'exercer leurs obligations de poursuivre ou d'extrader tout individu suspecté de crime international, et qui est présent sur leur territoire".