La France a décidé mercredi de saisir le Conseil de sécurité de l'ONU sur les exactions commises contre les migrants en Libye et brandit la menace de sanctions internationales si la justice libyenne ne sévit pas. "La France a décidé ce matin de demander la réunion expresse du Conseil de sécurité (...) pour aborder cette question", a dit le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, à l'Assemblée nationale.
Paris souhaite que l'Organisation internationale des migrations et le Haut-Commissariat aux réfugiés rendent public "l'état réel" de la situation en Libye, notamment en ce qui concerne la traite présumée de migrants. La Libye, voie de passage vers l'Europe pour les migrants africains, a basculé dans le chaos après le renversement de Mouammar Kadhafi, en 2011. La chaîne de télévision américaine CNN a diffusé la semaine dernière des images montrant la vente aux enchères d'êtres humains dans ce pays, un reportage qui a soulevé une vague d'indignation dans le monde.
Esclavage en Libye : réunion du conseil de sécurité de l'ONU, enquête libyenne, solution politique... les annonces de @JY_Ledrian#DirectANpic.twitter.com/GFHKB3yUq7
— LCP (@LCP) 22 novembre 2017
"Nous souhaitons qu'il y ait une prise de conscience des acteurs libyens". Jean-Yves Le Drian a déclaré que les autorités libyennes avaient été alertées "plusieurs fois", y compris par lui-même, et qu'elles avaient décidé d'ouvrir une enquête. "Nous souhaitons que ça aille vite et nous disons que si la justice libyenne n'est pas en mesure de mener à bien les procédures, nous devrons engager une procédure internationale de sanctions", a ajouté le chef de la diplomatie française. "Chacun voit bien que la résolution de ce type de drame ne peut avoir lieu que s'il y a une solution politique", a-t-il conclu. "Nous souhaitons qu'il y ait une prise de conscience des acteurs libyens de la nécessité d'aller vite".
Emmanuel Macron qualifie les faits d'esclavage en Libye de "crimes contre l'Humanité"
Emmanuel Macron a qualifié mercredi de "crimes contre l'Humanité" la vente de migrants africains comme esclaves en Libye, révélée par la chaîne américaine CNN. "La dénonciation par la France est sans appel" et il faut que "nous puissions aller beaucoup plus loin pour démanteler les réseaux" de trafiquants, a ajouté le président après une rencontre à l'Elysée avec le président de la Guinée et de l'Union africaine, Alpha Condé.