L'organisation séparatiste basque ETA a l'intention de se désarmer d'ici au 8 avril et devrait pour cela transmettre des coordonnées de caches d'armes, a appris l'AFP vendredi de source proche des pourparlers pour ce désarmement. "Il y a une initiative qui a une date : celle du 8 avril", a déclaré cette source en précisant qu'avant cela "l'ETA fera des pas de sorte que (le désarmement) soit achevé", plus de 50 ans après la fondation dans le nord de l'Espagne de cette organisation armée.
Le ministre de l'Intérieur espagnol, Juan Ignacio Zoido, a lui assuré que Madrid ne participerait pas à une "mise en scène d'une organisation terroriste qui a été vaincue et dont nous n'allons pas oublier le passé". L'ETA "a disposé de temps pour se désarmer et elle doit savoir qu'elle n'obtiendra rien en échange", a-t-il ajouté.
L'ETA va transmettre les coordonnées de ses caches. La source a ainsi confirmé des déclarations de Txetx Etcheverry, militant de l'organisation basque Bizi, assurant que le désarmement complet de l'ETA, considérée comme une organisation terroriste par l'Union européenne, doit si possible se produire "avant les élections" prévues fin avril en France. "ETA nous a confié la responsabilité du désarmement de son arsenal et, au soir du 8 avril, ETA sera totalement désarmée", a aussi déclaré Txetx Etcheverry au journal Le Monde. Avant le 8 avril, l'ETA a l'intention de transmettre les coordonnées des caches d'armes afin que ce désarmement puisse être complet, a précisé cette source proche des pourparlers.
Dernier attentat meurtrier en 2010. L'annonce intervient quelques minutes avant une conférence de presse du président du gouvernement basque Iñigo Urkullu, qui a toujours annoncé sa disponibilité pour "faciliter" un désarmement de l'ETA. L'ETA avait annoncé en octobre 2011 renoncer définitivement à la violence. Après plus de 40 ans de violence au nom de sa lutte pour l'indépendance du Pays basque et de la Navarre, elle avait commis son dernier attentat en 2010, faisant un mort, un policier, sur le sol français et portant le bilan des victimes attribuées à cette violence à 829 morts. Mais elle refusait depuis de se dissoudre et de désarmer, exigeant une négociation avec Paris et Madrid sur le sort de ses membres encore détenus dans les prisons en Espagne et en France. Madrid et Paris ont toujours refusé toute négociation, exigeant sa dissolution sans contrepartie.