Le chef du parti de gauche radicale Podemos a renvoyé dos à dos lundi les partis qui cherchent à former un gouvernement en Espagne après les élections et insisté pour que le nouveau parlement s'occupe en priorité des déshérités.
Une coalition contre Podemos ? Après une rencontre de près de deux heures avec le chef de l'exécutif sortant, le conservateur Mariano Rajoy, Pablo Iglesias a répété que Podemos n'aiderait en aucune manière le Parti conservateur à se maintenir au pouvoir en formant un gouvernement minoritaire. Et il a reproché en termes très durs au Parti socialiste (PSOE) de "faire du cinéma" quand il envisage de former une coalition de gauche avec Podemos. Le chef de Podemos a accusé les socialistes, les conservateurs du Parti Populaire (PP) et les libéraux de Ciudadanos de préparer une alliance tripartite pour l'écarter du pouvoir.
Le PSOE refuse jusqu'à présent toute formule qui permettrait au PP de rester au pouvoir. Les élections législatives du 20 décembre ont débouché sur un parlement fragmenté, aucun parti n'ayant la majorité absolue ni de partenaire prêt à former une coalition.
"Urgence sociale". Iglesias a insisté sur une "loi d'urgence sociale" que Podemos présentera dès l'ouverture de la session du nouveau parlement, pour éviter que des citoyens se retrouvent sans chauffage ou sans électricité, que des familles soient expulsées sans logement alternatif, ou que des retraités soient incapables de payer leurs médicaments. "Il y a des Espagnols qui ne peuvent pas attendre", a-t-il déclaré.