Le président catalan destitué, l'indépendantiste Carles Puigdemont, a annoncé jeudi qu'il renonçait à de nouveau briguer la présidence de la Catalogne, dans une vidéo postée sur les réseaux sociaux. "J'ai informé le président du parlement catalan que, de manière provisoire, il ne présente pas ma candidature à l'investiture comme président", a dit Carles Puigdemont, qui serait arrêté s'il rentrait de Belgique en Espagne. Son groupe propose en tant que candidat Jordi Sanchez, le président d'une association indépendantiste emprisonné.
Depuis la victoire des indépendantistes aux élections régionales du 20 décembre, il était le seul candidat à la présidence de l'exécutif régional, tout en sachant qu'il serait arrêté et vraisemblablement écroué s'il rentrait de Belgique en Espagne. Carles Puigdemont a proposé pour le remplacer la candidature du président d'une association indépendantiste, Jordi Sanchez, bien qu'il soit emprisonné depuis quatre mois. Sa région de 7,5 millions d'habitants est placée sous la tutelle de Madrid depuis la proclamation, restée sans effets, le 27 octobre à Barcelone d'une "République catalane".
Missatge institucional del president de la Generalitat de Catalunya https://t.co/acydz8HGlF
— Carles Puigdemont (@KRLS) 1 mars 2018
Il fustige "les abus de l'Etat espagnol". Dans un discours pugnace au ton solennel, devant les seuls drapeaux catalan et européen, Carles Puigdemont a fustigé "les abus de l'Etat espagnol, qui cherche selon lui à "criminaliser l'indépendantisme". "La Catalogne a gagné le droit à se convertir en une république indépendante", a-t-il réaffirmé. "Cet objectif est incontournable et c'est pourquoi il faudra continuer à faire de la politique depuis l'intérieur et depuis l'extérieur" du pays, a-t-il dit.
Il a réaffirmé que "la seule solution à un conflit politique est la politique" et de nouveau souhaité une médiation internationale. Carles Puigdemont a en outre annoncé qu'une équipe d'avocats internationaux avait présenté jeudi une plainte en son nom contre l'Etat espagnol devant le comité des droits de l'homme des Nations unies, pour activement défendre ses droits.