Un juge conservateur de la Cour suprême des Etats-Unis, Antonin Scalia, opposé à l'avortement et partisan de la peine de mort, est décédé samedi à 79 ans, déclenchant une bataille entre le président démocrate Barack Obama et le Congrès républicain pour lui trouver un successeur.
La Cour suprême dominée par les conservateurs. La disparition du juge Scalia, un catholique traditionaliste nommé il y a 30 ans par le président républicain de l'époque Ronald Reagan, a aussitôt pesé sur une campagne qui bat son plein pour l'élection présidentielle du 8 novembre, à moins d'un an du départ de Barack Obama le 20 janvier 2017. La plus haute instance judiciaire des Etats-Unis est un pilier des institutions américaines, avec l'exécutif et le Congrès, et se compose de neuf sages nommés à vie dont l'équilibre penche actuellement en faveur des conservateurs (cinq juges contre quatre considérés comme progressistes).
Obama veut désigner son successeur. Quelques heures après l'annonce par des responsables républicains de la mort, "dans son sommeil" au Texas, du juge Scalia, le président Obama a salué un "homme remarquable", un "juriste brillant" qui a "consacré sa vie à la pierre angulaire de notre démocratie, l'Etat de droit". Mais dans son allocution solennelle depuis son lieu de résidence en Californie, le président des Etats-Unis s'est engagé à "remplir (ses) responsabilités constitutionnelles" pour désigner un successeur au juge Scalia.
Les Républicains veulent attendre le nouveau président. Le processus pour désigner et confirmer un nouveau juge risque d'être ardu à moins d'un an de la fin du mandat du président démocrate, face à un Congrès contrôlé par les républicains. C'est le président des Etats-Unis qui nomme à vie les neuf juges de la Cour suprême et il revient au Sénat de confirmer ces nominations. Dès l'annonce du décès d'Antonio Scalia, le chef de la majorité républicaine au Sénat Mitch McConnell avait averti qu'il reviendrait au prochain locataire de la Maison Blanche de désigner un remplaçant. "Le peuple américain doit avoir son mot à dire dans le choix du prochain juge de la Cour suprême."