Bill Clinton sera-t-il l’atout clef de la campagne d’Hillary ? C’est la question que se posent les experts, alors que l’ancien président américain a commencé, en début de semaine, sa campagne en solo pour soutenir la candidature d’Hillary aux primaires démocrates en vue de l’élection présidentielle.
Un ancien président avec un bilan positif. Ne tarissant pas d’éloges sur son épouse, Bill Clinton a affirmé, à propos d'Hillary, devant 700 personnes réunies dans le New Hampshire, qu'il n'avait jamais vu de son vivant un candidat à la Maison-Blanche qui soit "plus qualifié de par ses connaissances, son expérience et sa personnalité" pour diriger le pays.
Une prise de parole soigneusement préparée par un ancien président encore très populaire aux Etats-Unis. "Bill Clinton reste le président américain vivant le plus populaire", souligne François Durpaire, historien et spécialiste des Etats-Unis.
Un démocrate très populaire. Autre atout fort de l’ancien dirigeant : sa popularité au sein de la communauté démocrate. "Il ne faut pas oublier que pour le moment, Hillary est en campagne pour les primaires. Elle doit donc s’adresser au public démocrate", rappelle l’historien. "Or, Bill Clinton jouit d’une énorme popularité auprès des électeurs du parti. Son poids est considérable", insiste-t-il.
D’ailleurs Bill Clinton a choisi, pour débuter sa campagne de soutien, un Etat - le New Hampshire - où Hillary Clinton est devancée par un autre candidat démocrate : Bernie Sanders. Bill Clinton est donc allé prêter main forte à son épouse avant les primaires du 9 février.
L’humanisation d’Hillary Clinton. Et enfin, Bill Clinton à l’avantage d’humaniser Hillary, qui apparaît comme une femme parfois un peu froide, toujours sous contrôle. "On l’a vu lors de son discours dans le New Hampshire, Bill a le supplément d’âme que n’a pas son épouse", estime François Durpaire.
L’ombre de l’affaire Lewinsky. Mais évidemment les frasques de Bill Clinton, lors de son deuxième mandat à la Maison-Blanche pourraient venir entacher la campagne. Un sujet sensible que Donald Trump ne s'est pas privé d'exploiter, parlant de "cible légitime". "La pire chose qu'Hillary puisse faire est d'avoir son mari en campagne pour elle", avait ironisé dimanche le républicain, en tête des candidats pour son parti.
L’affaire Monica Lewinsky "permet aux républicains d’attaquer Hillary Clinton sur son féminisme", observe François Durpaire, estimant qu’«elle ne peut pas jouer sur le fait d’être une femme candidate à la Maison-Blanche.
La campagne d’Hillary et non de Bill Clinton. Le couple démocrate devra également éviter un dernier écueil : ne pas faire de cette campagne le troisième mandat de Bill Clinton. "Il va vraiment falloir que Bill se mette au service d’Hillary et que sa nature expansive prenne les devants sur la nature introvertie d’Hillary", prévient le spécialiste des Etats-Unis, pour qui "Bill est un atout, mais à utiliser avec discernement et parcimonie".