Hillary Clinton a fait part lundi de son inquiétude face aux "informations crédibles" sur une ingérence de la Russie dans l'élection présidentielle aux Etats-Unis et a reproché à Donald Trump une "attirance bizarre" pour les dictateurs, dont Vladimir Poutine.
"Une très grave inquiétude". "Le fait que nos professionnels du renseignement l'étudient et la prennent au sérieux soulève de graves questions sur une potentielle ingérence russe dans notre processus électoral", a-t-elle dit aux journalistes accrédités l'accompagnant dans son avion de campagne. "Nous sommes face à une très grave inquiétude. Jamais une puissance étrangère antagoniste ne s'est impliquée dans notre processus électoral. Jamais le candidat investi par un de nos grands partis n'a exhorté les Russes à pirater davantage", a-t-elle poursuivi en allusion à une phrase lancée cet été par son rival républicain.
Une "ironie" qui passe mal. Fin juillet, alors que la piste russe était évoquée dans le piratage informatique du Comité national du Parti démocrate (DNC), Donald Trump avait demandé à Moscou de retrouver des milliers de courriels "manquants" dans la messagerie de son adversaire démocrate. Devant la polémique déclenchée par sa sortie, il avait par la suite invoqué l'ironie.
Un timing "intrigant". Clinton a établi un lien entre la cyberattaque dont a été victime le DNC et les services russes. A un journaliste lui demandant lundi si elle pensait que le gouvernement russe tentait de favoriser une élection de Trump, elle a marqué une pause puis a cité un dicton de l'Arkansas, où elle a longtemps vécu : "Quand on trouve une tortue sur le poteau d'une barrière, elle n'y est pas arrivée par ses propres moyens." "Je pense qu'il est tout à fait intriguant que cette opération se soit produite à l'époque où Trump était investi (par le Parti républicain)", a-t-elle poursuivi.