Deux anciennes employées ont déposé plainte aux Etats-Unis contre Nike pour discrimination, affirmant qu'elles étaient "dévalorisées et dénigrées" en recevant un salaire moins important que celui de leurs collègues masculins.
"Plus les postes sont seniors moins il y a de femmes". Sara Johnston et Kelly Cahill affirment dans leur plainte déposée jeudi que l'environnement de travail dans l'entreprise est hostile aux femmes. "Chez Nike, les chiffres révèlent l'histoire d'une entreprise où les femmes sont dévalorisées et dénigrées. Pour beaucoup de femmes chez Nike, le sommet de la hiérarchie est une pyramide impossible à gravir. Plus les postes sont seniors moins il y a de femmes", accusent les deux ex-employées. "Les arbitres ultimes de cette politique ou de ces pratiques sont un petit groupe de dirigeants de haut rang qui sont en majorité des hommes", enfoncent-elles encore.
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Un environnement "toxique". Et de poursuivre: "Nike juge les femmes plus sévèrement que les hommes, ce qui signifie des salaires plus bas, de faibles primes et peu de stock-options". Contacté, Nike n'a pas répondu dans l'immédiat. La plainte a été déposée devant un tribunal de l'Oregon, Etat de l'ouest du pays où se situe le siège social de la marque à la virgule. Elle intervient trois mois après un exode sans précédent de dirigeants, dont le numéro 2 de l'entreprise, suite à des témoignages d'employés, en majorité des femmes, dénonçant un environnement "toxique", marqué de discriminations et de harcèlement moral et sexuel.
Un président qui a la réputation d'humilier ses subordonnés. Ces départs faisaient suite à de premières conclusions d'une enquête interne, lancée en mars, après la libération de la parole d'employés dans le sillage du mouvement #MeToo né du scandale Harvey Weinstein, avait expliqué à l'époque une source interne. Nike dispose d'un règlement anti-harcèlement. Trevor Edwards, le président de la marque Nike et considéré comme le successeur du PDG Mark Parker, avait la réputation par exemple d'humilier ses subordonnés lors de réunions publiques, selon de nombreux témoignages. Les plaignantes demandent à d'autres employés de se joindre à leur plainte afin de constituer un recours en nom collectif (class action). Elles réclament des dommages et intérêts dont le montant n'est pas spécifié et le remboursement de leurs frais d'avocats.