Les autorités américaines n'ont exécuté aucun prisonnier depuis deux mois, une durée très inhabituelle qui confirme la perte de vitesse de la peine capitale aux Etats-Unis. L'Etat de Géorgie doit toutefois relancer jeudi le cycle des mises à mort. 28 personnes ont été exécutées en 2015 dans le pays, chiffre le plus bas depuis 1999 (98 exécutions).
Un meurtrier... Incarcéré depuis 34 ans, John Conner doit recevoir jeudi à 19h (1h du matin en vendredi France) une injection létale dans une prison de Jackson, dans le sud-est du pays. Cet homme né en 1956 avait tué l'un de ses amis lors d'une nuit de beuverie et de consommation de stupéfiants en mai 1982.
... devenu "pacifique", selon ses avocats. Ses avocats ont lancé un recours de la dernière chance devant la Commission des grâces et libérations conditionnelles de la Géorgie, qui s'est réunie mercredi. "D'un jeune homme violent souffrant de graves problèmes de toxicomanie, M. Conner s'est transformé en un membre pacifique et actif au sein de sa communauté de prisonniers", ont assuré les défenseurs du condamné dans leur appel. Après "avoir été élevé dans un contexte de pauvreté et de violence quasiment inimaginable (...), M. Conner s'est débarrassé de ses entraves du passé et il est désormais bien plus utile à l'Etat de Géorgie vivant que mort", ont-ils aussi plaidé.
Plusieurs facteurs défavorables. Si John Conner est finalement exécuté jeudi soir, il mettra fin à une période de 64 jours sans exécution aux Etats-Unis. La dernière remonte au 11 mai dans le Missouri. Sur les 24 dernières années, le pays n'a connu qu'à une seule reprise une absence d'exécution dépassant deux mois, selon The Marshall Project, un site spécialisé dans l'univers carcéral et les politiques pénales. C'était en septembre 2007, quand la Cour suprême des Etats-Unis a accepté de se pencher sur la question de la constitutionnalité des injections létales, tranchant finalement par l'affirmative six mois plus tard. Cette fois-ci, cette carence de deux mois illustre une conjonction de facteurs défavorables à la peine de mort : pénurie des substances utilisées pour les injections létales, déclin du nombre de verdicts et de réquisitoires de peine capitale, multiplication des recours de défense qui alourdissent la facture finale des exécutions.