Face au Congrès réuni au grand complet, le président des États-Unis Donald Trump a lancé mardi soir un appel à l'unité à l'issue d'une première année au pouvoir qui a profondément divisé la première puissance mondiale.
Un ton plutôt conciliant. "Ensemble, nous construisons une Amérique sûre, forte et fière", a-t-il lancé lors de son premier discours sur "l'état de l'Union" suivi en direct par des dizaines de millions de téléspectateurs. Dans la lignée d'un discours à Davos à la tonalité résolument pragmatique, le locataire de la Maison-Blanche, coutumier des sorties vindicatives, a adopté un ton plutôt conciliant, dans un discours par ailleurs pauvre en détails ou en annonces.
"Ce soir, je veux vous parler (...) du type de pays que nous allons devenir. Nous tous, ensemble, comme une seule équipe, un seul peuple et une seule famille américaine", a affirmé le président septuagénaire, régulièrement accusé d'attiser les tensions par ses piques moqueuses voire méprisantes et sa rhétorique enflammée.
À l'écart des critiques. Au plus bas dans les sondages, sous la menace de l'enquête du procureur spécial Robert Mueller sur l'interférence russe dans la campagne, Donald Trump s'est tenu à l'écart des critiques frontales de ses adversaires. Et a esquissé des pistes de coopération avec les démocrates, de l'immigration aux infrastructures.
Mise en garde contre les complaisances vis-à-vis de la Corée du Nord
"Aucun régime n'a opprimé ses propres citoyens" aussi "brutalement que la dictature cruelle de Corée du Nord", a déclaré le président des États-Unis. "La dangereuse quête de missiles nucléaires par la Corée du Nord pourrait très prochainement menacer notre territoire. Nous menons une campagne de pression maximale pour éviter que cela arrive", a-t-il lancé. "Il nous suffit de regarder le caractère vicieux du régime nord-coréen pour comprendre la nature de la menace nucléaire qu'il peut représenter pour l'Amérique et ses alliés."
Donald Trump a fait des ambitions nucléaires du régime de Kim Jong-Un le défi international numéro un de son administration, et a soufflé depuis un an le chaud et le froid, menaçant de "détruire totalement" la Corée du Nord en cas d'attaque mais se disant aussi, par moments, prêt au dialogue.
Pour appuyer son propos sur Pyongyang, le président américain avait invité au Congrès les parents d'Otto Warmbier, cet étudiant américain détenu par Pyongyang et décédé en juin après son rapatriement dans le coma. "Vous êtes les puissants témoins d'une menace contre notre monde, et votre force nous inspire", a-t-il lancé à Fred et Cindy Warmbier.
Un décret pour laisser ouverte la prison de Guantanamo
"Aujourd'hui, je tiens une autre promesse" de campagne, a souligné le républicain. "Je viens juste de signer un décret ordonnant" au ministre de la Défense Jim Mattis "de réexaminer notre politique d'incarcération militaire et de maintenir ouvertes les installations carcérales de Guantanamo Bay".
"Je demande au Congrès de s'assurer que dans la lutte contre l'EI et Al-Qaïda, nous continuons à disposer du pouvoir nécessaire pour détenir les terroristes où que nous les chassions, où que nous les trouvions, et dans de nombreux cas, pour eux, ça sera maintenant Guantanamo Bay", a-t-il ajouté, sous des applaudissements nourris.
Il ne reste aujourd'hui que 41 détenus dans ce pénitencier de haute sécurité situé sur l'île de Cuba, qui pour la majorité ne font l'objet d'aucun chef d'accusation mais dont la libération n'est pas à l'ordre du jour, car ils sont jugés trop dangereux. Durant sa campagne présidentielle, Donald Trump avait affiché sa volonté de garder ouverte la prison de Guantanamo et "de la remplir de mauvais gars". Il a gardé cette position une fois élu.
L'Amérique "aux côtés du peuple iranien"
Le président américain Donald Trump a affirmé que son pays se tenait "aux côtés du peuple iranien dans sa lutte courageuse pour la liberté" dans une allusion aux manifestations qui ont récemment secoué l'Iran. "Lorsque le peuple iranien s'est soulevé contre les crimes de leur dictature corrompue, je ne suis pas resté silencieux", a fait valoir Donald Trump tout en demandant "au Congrès de résoudre les problèmes fondamentaux du désastreux accord sur le nucléaire iranien" qu'il n'a de cesse de critiquer.
Moscou et Pékin menacent "notre économie, nos valeurs"
Les pays "rivaux" des États-Unis "comme la Chine et la Russie" menacent "nos intérêts, notre économie et nos valeurs", a déclaré mardi Donald Trump, jugeant que face à eux "la faiblesse est la voie la plus sûre vers le conflit". Pour assurer la "puissance" de Washington, le président américain a demandé au Congrès de voter les crédits nécessaires pour l'armée américaine, notamment pour "moderniser et reconstruire notre arsenal nucléaire" afin de "le rendre si fort et si puissant qu'il dissuadera toute agression".
Un plan d'investissement de 1.500 milliards de dollars dans les infrastructures
Le président américain Donald Trump a demandé au Congrès d'appuyer un plan d'investissement d'au moins 1.500 milliards de dollars pour développer les infrastructures aux États-Unis, une de ses promesses de campagne. "Nous allons construire de nouvelles routes étincelantes, des ponts, des autoroutes, des voies ferrées et des voies navigables travers le pays", a promis le président.